Ce qui se passe à l’extérieur de nos frontières n’est pas sans incidence, ni même sans influence sur les décisions politiques prises en France. Nous sommes au lendemain d’une journée où, partout dans le pays, ont été organisées des manifestations de solidarité avec le peuple ukrainien, agressé depuis 3 ans par la Russie de POUTINE. Cette guerre qui a déjà fait des milliers de morts doit cesser au plus vite. Tout doit être mis en œuvre pour y parvenir. Le déplacement d’Emmanuel MACRON aux Etats-Unis mérite d’être suivi avec attention. L’initiative est bonne. Elle le sera encore davantage si elle suscite un comportement différent de la part de TRUMP.
C’est loin d’être gagné tant les déclarations et les actes du Président américain sont parfois d’une telle violence que les conséquences peuvent être excessivement lourdes. Face à cette erreur d’analyse qui amène TRUMP à considérer que la paix en Ukraine peut être instaurée à partir d’un simple accord entre la Russie et les Etats-Unis, on se croit retourner 80 ans en arrière lorsque, à Yalta, en février 1945, en URSS alors, en Ukraine aujourd’hui mais annexé par la Russie depuis 2014, les mêmes, soviétiques d’alors et américains, s’étaient partagés le monde. Cette époque est révolue. C’est, on l’espère, ce qu’expliquera le Président de la République à son homologue US.
Aujourd’hui, l’Europe est une réalité politique et économique, imparfaite certes mais présente sur l’échiquier international. L’ignorer comme semblent le faire POUTINE et TRUMP pour régler le problème de la guerre en Ukraine est grave et ne garantit pas la recherche d’un équilibre mondial indispensable. Espérons donc que cette rencontre MACRON-TRUMP permette de rétablir des relations sereines.
L’existence de cette guerre aux portes de l’Europe a montré l’urgence de l’organisation d’une défense européenne. Jusqu’alors et depuis la fin de la guerre 39-45, l’engagement des Etats-Unis dans l’OTAN constituait un élément rassurant. Les choses ont changé depuis l’élection américaine. L’Europe doit se préparer à une certaine autonomie de sa défense. Avec 27 Etats membres, l’Union Européenne a du mal à ne parler que d’une seule voix. Il en est ainsi parce que nous n’avons pas bien défini le fonctionnement politique de l’entité européenne. Il faudra du temps pour y parvenir. On peut cependant avancer progressivement et mettre en œuvre des politiques communes à une partie seulement des Etats membres. Les autres finiront par s’y engager ou à renoncer à une présence au sein de l’UE comme l’a fait la Grande-Bretagne depuis le 1er janvier 2021.
Ce sera le cas, ce lundi. Les dirigeants de treize pays membres de l’Union se réunissent à Kyiv, en Ukraine, pour réaffirmer leur soutien à ce pays et, nous l’espérons, se mettre en situation de compenser le retrait américain. Il faut bien en avoir conscience : c’est l’avenir de la France, de l’Europe et du monde qui se joue en ce moment.