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jeudi 23 juin 2022

Quelle majorité ?

Ce n’est pas en répétant un mensonge à l’envi qu’il devient vérité. C’est pourtant ce que pratique Monsieur MACRON depuis sa réélection. Celle-ci est incontestable. Elle s’est déroulée en complet respect de nos règles institutionnelles. Par contre, dire qu’il a été élu parce que les électeurs ont approuvé ses propositions est un mensonge. Pour une majorité de celles et de ceux qui lui ont apporté leurs suffrages, il s’agissait d’abord d’éliminer l’extrême-droite.

Les élections législatives ont apporté la preuve de cette évidence. Les candidats macronistes ont été battus en nombre suffisant pour qu’ils n’aient pas la majorité. Non seulement Monsieur MACRON ment mais il procède à une véritable « usurpation » de la Démocratie.

Le Chef de l’Etat s’est livré hier soir à la télévision a un exercice dans lequel il est passé maître : défendre une théorie politique qui est à l’opposé de la réalité. Ainsi, après avoir reproché aux Français de ne pas lui avoir donné la majorité parlementaire qui lui aurait permis de mettre en œuvre son programme libéral et antisocial, il a renvoyé vers les formations politiques qui, majoritairement, constituent l’opposition de dire comment elles envisagent de le soutenir. On marche sur la tête. La séquence électorale est terminée. C’est à l’Assemblée Nationale que s’organise désormais la vie politique française. Monsieur MACRON doit descendre de son piédestal « jupitérien » et ne plus prétendre tout diriger.

Le Président de la République a reçu les responsables des partis après l’échec de son camp aux législatives. Dans son allocution télévisée, il a fait peu de cas du Gouvernement et de sa Première Ministre qu’il a pourtant nommée il y a cinq semaines. Cela démontre une nouvelle fois sa conception de l’exercice du pouvoir. Directeur de campagne électorale hier avec le succès que l’on connaît, il est désormais le chef d’une majorité relative et demande aux responsables de l’opposition, dans leurs diversités, de l’aider à gouverner. Il pérennise la présidentialisation du régime.

Laissons la Droite et l’extrême-droite se positionner comme elles l’entendent. Ce sera intéressant d’observer leurs comportements. 

A Gauche, un accord électoral a permis à la NUPES d’obtenir l’élection d’un nombre significatif de députés. Cet accord électoral avait prévu la constitution de groupes parlementaires différents pour chaque composante de cette union. La proposition de Jean-Luc MÉLENCHON de créer un groupe unique, proposition présentée sans concertation par le chef des insoumis, a été fort heureusement rejetée par le Parti Socialiste et les autres partenaires de la NUPES.

Cet épisode doit renforcer l’idée d’une concertation permanente, en respectant l’égalité entre socialistes, communistes, écologistes et insoumis. Le PS doit veiller à préserver son originalité, celle d’un parti responsable dont l’Histoire atteste de sa capacité à réformer en profondeur notre société. Aujourd’hui, il importe de répondre fermement à Monsieur MACRON et à ses représentants que c’est à eux qu’il appartient de proposer des mesures attendues par les Français. Rien ne justifie un gouvernement d’union nationale. Nous ne sommes pas en 1945, au lendemain de la guerre, alors qu’il fallait reconstruire la France en s’appuyant sur le programme élaboré par le Conseil National de la Résistance.

Monsieur MACRON n’a pas la majorité. C’est la conséquence du rejet de sa politique. Qu’il en change.