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lundi 27 juin 2022

Le Parlement retrouve sa place

Fidèle à sa méthode de gouvernance, celle d’un « chef suprême » régentant tous les aspects de la vie politique, le Chef de l’Etat a confirmé la présidentialisation du régime en recevant, au lendemain des élections législatives, les responsables des partis politiques.

Ce n’est qu’une semaine plus tard qu’il a chargé sa Première Ministre de rechercher un accord de gouvernement avec l’opposition.

Il a perdu les élections législatives parce que les électrices et les électeurs ont rejeté son programme et, parce qu’il n’a pas la majorité à l’Assemblée Nationale, il mène une entreprise de débauchage au sein de la Droite comme au sein de la Gauche en mettant en avant des risques de blocage. Ce qui lui a réussi en 2017 ne peut pas se renouveler. Il a démontré au cours des cinq années écoulées sa capacité à accroître les injustices sociales qui pèsent sur notre société. Il a décidément une curieuse conception de l’action politique.

Dans cette phase post-élections qui a suivi l’échec de la majorité macroniste, la référence à la situation que l’on connaît dans plusieurs pays européens en matière de gouvernement de coalition ou de compromis est fréquente. On cite l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne où il n’y a pas de majorité absolue pour le parti du responsable de l’Exécutif. Comparaison n’est pas raison et la France vit depuis 64 ans avec des institutions qui permettent difficilement cette méthode de Gouvernement. Cela ne signifie pas qu’elle est impossible. Elle paraît cependant difficile à mettre en œuvre tant que le Président de la République considérera qu’il a été élu sur son programme.

Une majorité de celles et ceux qui ont voté MACRON au second tour n’accepte pas la retraite à 65 ans, ni le RSA sous condition, ni les mesures fiscales qui privilégieront les plus aisés, ni le démembrement de notre système éducatif. Il s’agissait avant tout de battre la candidate d’extrême-droite porteuse d’un programme raciste, xénophobe, fasciste, prêt à porter atteinte à la Démocratie et à nos libertés. C’est d’abord cela que Monsieur MACRON et ses porte-parole doivent admettre. Les propositions du Gouvernement devront alors tenir compte de la volonté des citoyens qui n’ont pas reconduit la précédente majorité et qui veulent une autre politique.

Les élections législatives ont permis de redonner au Parlement, et notamment à l’Assemblée Nationale, un rôle majeur dans l’organisation de notre vie collective. C’est un temps fort de la démocratie parlementaire qui s’est ouvert. Le Gouvernement doit inscrire son action dans ce cadre. Cela l’obligera forcément à rechercher une majorité pour faire voter ses projets. Les jours qui viennent nous permettront de constater s’il entend ou non tenir compte de la volonté des Français.

La Gauche, dans cette période, et sans attendre, doit se mettre en situation de dépasser le simple accord électoral qui lui a permis d’obtenir les bons résultats que l’on connaît. Il lui faut désormais définir un programme d’action gouvernemental partagé par toutes les composantes de la NUPES. Le Parti Socialiste et ses partenaires pourront alors faire renaître l’espoir.