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jeudi 30 juin 2022

La honte !

C’est le mot qui circulait hier, à l’Assemblée Nationale. Le mot s’appliquait au comportement des députés LR (sarkozyste) et macronistes, lesquels, pour une majorité d’entre eux, ont permis à des députés d’extrême-droite d’accéder à des fonctions de vice-président et de membres du bureau de la chambre basse.

Certes le règlement de l’Assemblée fixe le cadre de la constitution de ce bureau. Chaque groupe politique dispose d’un certain nombre de points, en fonction de son importance numérique. Lorsqu’il y a plus de candidats que de postes à pourvoir les Députés votent. C’est là que dans l’urne se sont mêlés sur certains noms les bulletins d’extrême-droite avec ceux de LR et des macronistes.

On nous dira que les élus du RN l’ont été démocratiquement, le 19 juin dernier. C’est incontestable. Cependant ces élus sont porteurs, on le sait, d’une idéologie dangereuse pour nos institutions. Tout doit donc être mis en œuvre pour écarter ces représentants fascistes, racistes et xénophobes de responsabilités dans la République. Le discours du doyen d’âge, député RN, à l’ouverture de la séance de désignation de la Présidente, faisant l’apologie du colonialisme, démontre à ceux qui en doute que la « bête immonde » dénoncée par BRECHT en 1941 n’est pas morte en 2022.

Le comportement honteux de certains députés au cours de la journée d’hier augure mal de l’avenir à court terme. On peut envisager que la majorité relative macronienne s’élargira facilement lorsqu’il s’agira de voter des mesures d’injustice sociale telles qu’elles découleraient du projet du candidat élu Président de la République. Il est urgent que la Gauche, rassemblée au moment du scrutin législatif, élabore un programme de gouvernement crédible aux yeux de l’opinion.

Plus préoccupante est la manière dont Gauche et Droite républicaine s’organiseront, ensemble ou séparément, pour faire reculer chez les Français l’idée selon laquelle les propositions de l’extrême-droite pourraient régler les difficultés qui les affectent.

Lutter contre l’extrême-droite doit être une des priorités d’action du PS. Les valeurs qu’il porte lui permettent d’être le moteur de ce combat. Encore faut-il qu’il s’en saisisse. 

Bien entendu, d’autres sujets doivent être traités. Les Socialistes ne sont pas devenus mélenchonistes et insoumis après avoir conclu un accord électoral qui leur permet d’avoir un groupe à l’Assemblée. Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril dernier, doivent être considérés comme un accident de l’histoire électorale et non pas comme la référence figée de l’architecture de la Gauche française. 

Toutes les composantes sont à égalité de droits et de devoirs. C’est la condition des succès futurs.