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lundi 20 juin 2022

Tout n’est pas réglé

La séquence électorale de la vie politique française que nous connaissons depuis plusieurs semaines s’est achevée hier soir. Les Députés de la Nation sont élus. L’Assemblée Nationale est constituée.

On pourrait penser que ces élections auraient mis fin aux nombreuses incertitudes qui alimentaient, ces derniers temps, les commentaires des observateurs. Il semble qu’il n’en soit rien et que de nombreux problèmes sont posés.

Le faible taux de participation des citoyens à ce scrutin, comme au premier tour, constitue un des premiers dossiers à traiter par les responsables politiques attachés à la République et à la Démocratie. J’ai évoqué cette question lundi dernier, je n’y reviens pas.

Pour ces mêmes responsables, les résultats impressionnants obtenus par les candidats d’extrême-droite, leur nombre très important dans la nouvelle assemblée, tout cela constitue un grave sujet de préoccupation et qui ne peut être banalisé. On ne rappellera jamais assez que le nazisme, en Allemagne, s’est développé à partir d’élections démocratiques en 1933. L’échec de Monsieur MACRON qui prétendait, en 2017, diminuer l’audience du front national est criant. Plus grave est l’ambiguïté de sa position et de celle des responsables marcheurs quant à l’appel à voter contre l’extrême-droite.

Evidemment ce que l’on retiendra de ce scrutin, c’est que le Président de la République réélu il y a deux mois dans les conditions que l’on connaît, a perdu ces élections législatives. Le directeur de campagne qu’il était n’a pas su créer la dynamique indispensable. Monsieur MACRON n’a donc pas les moyens pour mettre en œuvre une politique annoncée mais rejetée par la majorité des électrices et des électeurs. C’est une bonne chose.

Parmi les candidats macronistes non réélus, nombreux sont celles et ceux qui, à un moment de leur vie politique ont profité du Parti Socialiste pour se faire élire avant de se rallier, par opportunisme, à celui qui semblait incarner le renouveau. Sans citer de nom, tant dans mon département que dans la France entière, leur échec n’est qu’un juste retour des choses. 

Enfin, la Gauche rassemblée aura permis l’élection des candidats soutenus par la NUPES. Cela correspondait à une attente incontestable de l’électorat de gauche. Le Parti Socialiste sera représenté par quelques députés. Qu’en aurait-il été s’il n’avait pas été partie prenante de cet accord électoral ? On peut dire, sans se tromper, que rares auraient été ses élus. De plus, cela aurait éliminé des candidats de gauche au second tour. Prenons donc l’accord électoral comme la moins mauvaise des situations.

Cependant, il importe désormais de préparer la suite sans attendre. En dehors des échéances électorales à venir, sénatoriales en 2023, européennes en 2024, le travail parlementaire à l’Assemblée Nationale va reprendre dans quelques jours. Le Parti Socialiste doit clarifier, voire redéfinir ses positions sur de nombreux sujets. C’est à cette condition, avec le soutien de ses militants, qu’il sera en capacité de rechercher un accord avec les trois autres composantes de la NUPES. On connaît les points de divergences, avec les mélenchonistes notamment. Ils ne sont pas insurmontables. Encore faut-il en discuter.