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jeudi 18 mars 2021

Eviter le pire

Au moment où j’écris ces lignes, 18 millions de Françaises et de Français sont dans l’attente, dans l’angoisse pour certains, de la décision d’un seul homme, le Président de la République. Convenons que dans une République, dans une Démocratie, une telle situation dépasse l’entendement.

La suppression des libertés, dans un Etat de Droit comme le nôtre, dépend du juge qui applique la Loi, lorsqu’il s’agit de la liberté individuelle. C’est, à minima, le Parlement représentant le peuple souverain qui, après débat contradictoire, suspendra les libertés collectives comme celle de pouvoir circuler sans entrave.

On me dira que l’état d’urgence voté par la majorité parlementaire constitue le cadre juridique adapté à la situation de crise sanitaire et autorise l’Exécutif à agir ainsi.

Encore faudrait-il être assuré que les mesures, souvent contradictoires, mises en œuvre depuis un an ont été suffisantes pour enrayer la pandémie. On peut dire sans se tromper qu’il n’en est rien. L’exemple du couvre-feu imposé à 18 heures en témoigne. Il n’y a pas eu de diminution du nombre de personnes touchées par le Covid et de celles qui sont hospitalisées. Au contraire, chaque jour qui passe nous apporte des informations inquiétantes.

S’entourer des avis des médecins, tous plus éminents les uns que les autres, est en pareil cas une nécessité. Il faut cependant relativiser cette pratique tant ces avis sont discordants. Pour n’importe qui, pour ne pas être touché par un virus, il ne faut pas avoir de contact avec une personne porteuse de ce virus. Cela n’est cependant pas compatible avec la vie sociale et économique dans laquelle nous sommes.

Depuis un peu plus de deux mois, une large campagne de vaccination a été engagée en France comme dans de nombreux autres pays. Je ne reviendrai pas sur les tergiversations, là encore, auxquelles on a assisté ! Il serait intéressant de savoir si, parmi les personnes qui contractent aujourd’hui le Covid, il en est qui auraient été vaccinées. Si aucune n’est dans ce cas, on pourrait en déduire que le vaccin produit les effets attendus. Si telle était la situation, on disposerait d’un moyen irréfutable pour rassurer la population.

Le Covid s’est abattu sur l’humanité sans qu’on s’y attende et sans qu’on ait eu le temps de le combattre. La science, très rapidement, a rendu possible ce combat, avec le vaccin notamment. Il importe que les décisions politiques, c’est-à-dire celles qui organisent notre vie collective dans un contexte très particulier, soient prises en tenant compte d’abord de la réalité sociale et économique. Sinon, le pire est à craindre.