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jeudi 11 février 2021

Choquant et préoccupant

La décision du maire d’extrême-droite de Perpignan d’ouvrir les musées de sa ville est à la fois choquante et préoccupante.

La pandémie que nous subissons amène les gouvernements à prendre des mesures contraignantes dont nous ne sommes pas toujours convaincus de la nécessité et de l’efficacité. Qui plus est les décisions des pouvoirs publics, en France, sont prises sans que soit respecté le fonctionnement normal de nos institutions. Le Parlement et les corps intermédiaires ne sont pas assez associés aux dispositions mises en œuvre.

Cependant, le Gouvernement qui décide des interdictions d’ouverture ou de fermeture des établissements recevant du public, le fait dans le cadre de notre Etat de droit.

« Dura lex sed lex ». On peut exprimer son désaccord mais le décideur n’enfreint pas les règles, à quelques exceptions près et c’est au Conseil d’Etat, quand il est saisi, de rappeler le droit.

Par voie de conséquence, celles et ceux qui ne respectent pas la loi sont dans l’illégalité. C’est vrai pour les organisateurs de fêtes clandestines où se retrouvent des dizaines de personnes sans respect des règles sanitaires élémentaires.

C’est encore plus grave lorsqu’un élu, en l’occurrence le maire d’une très grande ville du sud de la France, décide d’outrepasser ses droits en permettant l’ouverture des musées. Il va ainsi à l’encontre de la loi et, je le répète, c’est choquant.

C’est également préoccupant car cette décision a été prise par un élu, dont l’élection n’est pas contestable, certes, sauf qu’il porte une idéologie d’extrême-droite, celle de Madame LE PEN et du Rassemblement National.

Faut-il voir dans cet acte d’un fasciste notoire, l’illustration du peu de cas qu’ils font, lui et ses amis politiques, des lois de la République ? Qu’en serait-il si la même pratique était utilisée au lendemain de l’élection démocratique d’un représentant de cette idéologie répugnante à la tête de l’Etat ? Aujourd’hui, ces questions doivent être posées avec encore plus d’intensité.

Nous sommes en février, quelques jours après le 6 de ce mois. C’est le 6 février 1934, il y a 87 ans, c’est-à-dire une vie d’homme, que des émeutiers d’extrême-droite ont tenté un coup d’Etat, à Paris, pour renverser la République.

Ce n’est pas s’inquiéter à tort que d’y penser aujourd’hui, à quelques mois de l’élection présidentielle pour laquelle les observateurs et les sondages placent déjà l’extrême-droite en bonne position.

Parmi les remparts qu’il faut dresser face à cette situation, la Gauche est incontestablement la plus sécurisante. Il faut cependant qu’elle s’en donne les moyens. Il y a urgence.