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jeudi 23 avril 2020

Il faut être précis

Les réflexions, les commentaires, les interrogations portent en ce moment sur le confinement et ses conséquences et, surtout, sur le 11 mai.

Cette date lancée (pourquoi celle-là ?) par le Président de la République pour la fin de l’obligation de rester à son domicile, véritable assignation à résidence, à laquelle sont astreints les Français a suscité à la fois beaucoup d’espoir en même temps que de l’inquiétude.

La plus forte provient incontestablement de la réouverture des écoles à partir de ce 11 mai.

La plupart de nos concitoyens sont parents ou grands-parents d’enfants ou d’adolescents concernés par ce retour dans les établissements scolaires. Ils sont légitimement inquiets.

Cette inquiétude est alimentée par le flou des annonces du Chef de l’Etat, du Premier Ministre ou du Ministre de l’Education Nationale.

Les lieux d’accueil habituel des enfants, crèches, écoles, collèges, lycées, ont été les premiers à être fermés. Est-ce une raison suffisante pour qu’ils soient les premiers à être réouverts ? Est-on sûr, médicalement parlant, que les plus jeunes ne seront pas des « véhicules » de transport du COVID ou qu’ils ne risqueront pas eux-mêmes d’attraper la maladie ?

Tant que des réponses précises à ces questions ne sont pas apportées, on ne peut qu’approuver les familles qui refuseront d’envoyer leurs enfants en milieu scolaire.

Que se passera-t-il alors ? On imagine mal la mise en œuvre des procédures appliquées en cas de non-respect de l’obligation scolaire. Par contre, on mesure bien le décalage qui ne manquera pas de se produire entre les élèves présents à l’école et ceux qui n’y seront pas.

Le monde scientifique et médical travaille d’arrache-pied pour, non seulement soigner ceux qui sont atteints par la maladie, mais aussi pour trouver les moyens de la combattre et, à terme, de l’éradiquer. Néanmoins, il n’est pas normal que plus d’un mois après le début de l’isolement et près de quatre mois après l’apparition de la maladie, les responsables politiques s’abritent derrière le confinement et semblent attendre des jours meilleurs pour organiser la vie collective. On a l’impression d’une gestion de la situation à « la petite semaine ».

Cela n’empêche pas les supputations en tout genre de voir le jour dans le microcosme de la majorité. Y aura-t-il un nouveau Premier Ministre ? Assistera-t-on à un tournant dans le quinquennat pour bien préparer l’élection présidentielle de 2022 ? Ces questions semblent préoccuper davantage certains beaux esprits de la macronie alors que la priorité de la réflexion et de l’action devrait être évidemment « l’après ».

Dans cet environnement politique pour le moins confus, un élément positif apparaît : le Parlement reprend petit à petit le rôle qu’il n’aurait jamais dû abandonner, celui du contrôle de l’Exécutif. Il sera appelé à voter sur le déconfinement et le « tracking ». Le nombre de Députés admis en séance passera d’une vingtaine à soixante-quinze.

Encore un petit effort et l’Etat de Droit retrouvera… ses droits.