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lundi 27 avril 2020

Union Nationale ?

La Démocratie, inventée par les Grecs sous l’Antiquité, fait du peuple le souverain. Ce sont les citoyens qui décident de l’organisation de leur vie collective. Ils le font généralement par l’intermédiaire de représentants élus… démocratiquement.

La société est pluraliste : la pensée unique, l’uniformité n’ont pas leur place dans une Démocratie. La liberté d’opinion permet l’expression d’avis divergents quant aux réponses politiques aux problèmes collectifs. Cela se traduit par une confrontation entre une majorité et une opposition, forcément minoritaire.

Parmi les commentaires qui circulent aujourd’hui, revient régulièrement l’idée d’une union nationale rassemblant majorité et opposition pour gérer les conséquences de la crise sanitaire.

Cela n’a pas de sens et n’a pas sa place dans une Démocratie.

L’unité nationale, par contre, est parfois nécessaire. Elle permet au pouvoir en place de mieux exercer ses responsabilités. Elle n’a de sens qu’à partir d’une situation particulièrement grave. On l’a connue au moment des attentats terroristes de janvier et de novembre 2015. On la retrouve depuis le début de la pandémie causée par le COVID-19.

Elle n’a pas vocation à perdurer car, Démocratie oblige, les analyses politiques de la gestion de la crise sanitaire par l’Exécutif sont loin d’être unanimes.

Pourtant il en est qui mettent en avant ce concept d’Union Nationale. Je le répète : cela n’a pas de sens aujourd’hui même si la situation économique et sociale de la France est particulièrement préoccupante.

Depuis l’élection de l’actuel Chef de l’Etat et de la majorité de Députés qui soutient sa politique, le Parti Socialiste a clairement marqué son opposition aux mesures engagées. Même si des réformes proposées, comme celle des retraites ou celle des institutions par exemple, sont suspendues, il n’empêche que le pouvoir actuel se réfère à une ligne davantage libérale que de justice sociale.

La suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune, la diminution de l’allocation logement, les restrictions imposées aux collectivités territoriales, les mesures fiscales en faveur du capital ont favorisé les plus riches. Tout cela reste dans la mémoire des Français. Favoriser les plus aisés, c’est accroître les inégalités et les injustices.

La récente conversion du Président de la République à l’Etat providence ne trompe personne. Elle est de circonstance.

Par rapport aux conséquences de la crise sanitaire traversée, le PS, par la voix de son Premier Secrétaire ou de ses Députés et Sénateurs, formule des propositions. Elles concernent le déconfinement, sa mise en œuvre, ses conséquences. On les trouve en détail sur le site du PS. Elles ne sont pas réellement prises en compte par le Gouvernement.

Il faut d’abord sortir de la crise sanitaire du moment. Il faut que les mesures économiques et sociales qui vont suivre assurent à nos concitoyens les conditions d’un retour à une vie plus conforme à leurs aspirations.

Ce n’est qu’alors que les conditions du débat démocratique seront rétablies. Elles permettront aux uns et aux autres de confronter les points de vue. L’Union Nationale n’est donc pas nécessaire.