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jeudi 2 avril 2020

Il faudra une Commission d’enquête

Le Président de la République et son gouvernement se consacrent prioritairement à la gestion de la crise sanitaire et à ses conséquences économiques et sociales. C’est leur rôle et c’est normal.

Pour prendre les décisions qui s’imposent, comme par exemple le confinement de la population, ils s’appuient sur les avis donnés par un Conseil scientifique installé le 11 mars dernier par le Ministre de la Santé.

Là encore, quoi de plus normal pour des responsables politiques, pas forcément compétents en matière de santé, que de s’entourer de conseils émanant de spécialistes.

Ce ne doit être que des conseils, la décision revenant à l’autorité politique qui détient sa légitimité de nos institutions.

Mardi dernier, un média en ligne nous apprend que des membres de ce conseil scientifique ont des liens avec l’industrie pharmaceutique.

Cette dernière a contribué dans un passé récent à susciter beaucoup d’interrogations quant à sa probité et son éthique. L’affaire du « médiator » et des laboratoires SERVIER est présente dans nos esprits.

C’est dire que l’information évoquée jette de la suspicion sur l’objectivité et l’indépendance de cet organisme chargé d’éclairer l’Exécutif sur des choix politiques qui nous concernent tous.

Il serait très souhaitable que sur cette question, comme sur beaucoup d’autres d’ailleurs, la transparence soit de règle et que l’opinion soit rassurée.

Certes l’heure n’est pas à la polémique ni aux procès d’intention ni aux affrontement politiques. Il conviendrait cependant que ceux qui nous gouvernent soient clairs dans leurs discours, annonces et réponses aux questions qui leur sont posées.

On a évoqué à plusieurs reprises la nécessité d’une Commission d’enquête parlementaire pour s’assurer du bon fonctionnement de nos institutions avant et pendant l’épidémie due au coronavirus. Elle est indispensable car plusieurs éléments nécessitent d’être éclaircis.

Le Président de l’Assemblée Nationale, en bon soldat du macronisme, tente de couper les effets d’une Commission d’enquête en instaurant une mission d’information. Ce n’est pas suffisant, même si la récente affaire BENALLA a démontré la capacité d’étouffement d’un scandale par la majorité actuelle.

Il importera donc de veiller à ce que les règles de bon fonctionnement de la Démocratie et de la République soient respectées.