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lundi 6 avril 2020

Santé publique

La pandémie qui affecte en ce moment le monde entier, tant pour ce qui concerne les personnes, avec en premier lieu celles qui sont touchées par le virus, que les activités qui sont fortement perturbées, servira incontestablement de catalyseur pour définir une nouvelle vie collective.

Ce fut le cas au moment des grands bouleversements que l’on a connus au fil des siècles : guerres, révolutions, maladies.

Les responsables politiques ont d’ores et déjà une responsabilité, celle d’élaborer des réponses aux problèmes rencontrés du fait de cette crise sanitaire. C’est le meilleur moyen de témoigner de leurs capacités à résister. Nous sommes peut-être en guerre comme l’a déclaré solennellement le Président de la République.

Je l’ai déjà dit, c’est une conception inappropriée. La résistance organisée, consentie, partagée est un concept beaucoup plus mobilisateur.

Nombreux seront donc les problèmes, posés aujourd’hui de façon parfois dramatique, auxquels il faudra apporter des solutions pour lesquelles l’expérience vécue nous aura donné les bases de la réflexion. « Rien ne sera plus comme avant » dit-on communément.

L’organisation de notre système de santé publique sera parmi les sujets à aborder, sûrement même le sujet premier. Il faudra bien sûr relancer l’économie française, européenne, mondiale. Il faudra s’employer à atténuer le plus possible les effets dramatiques qui pèseront sur beaucoup de nos concitoyens, en terme de solidarité. Mais, il faudra surtout, pour l’avenir, abandonner le concept « marchand » de tout ce qui touche à la santé des Français.

Cela concerne l’ensemble des personnels soignants, y compris la médecine libérale de proximité, mais aussi les lieux d’accueil, la production de matériel et de médicaments, les équipements de ces hôpitaux et centres de santé. Il apparaît de façon criante, à partir de cette crise, que les pouvoirs politiques n’ont pas imaginé que nous en arriverions à ce stade de « gestion de la pénurie ». La Droite, par doctrine, a encouragé un type de fonctionnement de la santé publique trop éloigné de l’intérêt général. La Gauche, trop préoccupée d’apparaître comme un bon gestionnaire des activités économiques, a fait des choix budgétaires qui ont contribué à fragiliser le domaine de la santé.

Tout cela doit être définitivement banni au bénéfice de la définition d’un système de santé publique au service des citoyens.

Qu’on ne se méprenne pas : font parties de ce système les établissements privés de soins qui remplissent une mission de service public. Si certains, parce qu’ils en ont les moyens, veulent payer pour être soignés, pourquoi le leur refuser. La condition première est de veiller à ce que le service public n’en pâtisse pas et notamment notre dispositif de protection sociale comme l’assurance maladie par exemple.

Vaste chantier dira-t-on : assurément. C’est bien pourquoi il faut s’y employer dès maintenant.

C’est ce que fait le Parti Socialiste en lançant, à l’initiative d’Olivier FAURE, son Premier Secrétaire, une réflexion collective pour « la France d’Après ! ».

C’est un bon moyen d’associer le plus grand nombre à la construction de la société d’après coronavirus. Ce n’est pas de résignement ou de patience dont nous devons faire preuve mais de détermination.