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mardi 31 mars 2020

Des mots

Coronavirus, confinement, complotisme sont les mots le plus souvent prononcés en cette période de crise sanitaire. Ils ne désignent pas les mêmes choses, les mêmes situations, les mêmes comportements. Pourtant le lien entre eux est évident.

Le premier de ces mots désigne le vecteur d’une maladie que les scientifiques n’avaient pas prévue. De ce fait la prévention était impossible. On ne peut donc pas désigner un bouc-émissaire et se lancer dans une série de critiques infondées. Parce qu’au fil des millénaires passés, et surtout depuis moins de deux siècles, la Science a résolu la plupart des problèmes liés à notre santé, on finira bien par trouver le remède et éradiquer ce virus.

En attendant, et en tout cas tant que la maladie provoque de nombreux décès, des mesures draconiennes ont été prises à travers le Monde, dans la quasi-totalité des pays c’est le confinement. Les Chefs d’Etats ou de Gouvernements qui ont manifesté du scepticisme en sont rapidement revenus, touchés parfois eux-mêmes par la maladie comme le Premier Ministre britannique. Il n’y a encore que le Président brésilien, fasciste bien identifié, pour refuser de mettre en œuvre cette procédure, pourtant la seule possible aujourd’hui.

En Hongrie, c’est le Premier Ministre qui profite de la situation pour jeter les prémices d’un pouvoir dictatorial. La Hongrie est un des Etats membres de l’Union Européenne. Ce ne serait pas tolérable que cette politique nationale perdure.

Le troisième mot souvent utilisé, le complotisme, est une forme dérivée du populisme. Très sérieusement, certains dénoncent des prétendus responsables de la diffusion du virus. Ce ne serait, selon eux, qu’un vaste projet international visant à déstabiliser le Monde à des fins de pouvoir.

Les réseaux sociaux colportent ce genre de discours qui accroissent l’angoisse qui frappe bon nombre de nos concitoyens. Il faut être quelque peu « dérangé » pour accréditer cette théorie. Il faut l’être tout autant pour la diffuser. Ce qui devraient être des moyens de communication entre les personnes, et donc d’enrichissements réciproques, deviennent de ce fait des réseaux « a-sociaux ».

Seul l’esprit critique que chacun doit posséder peut permettre de traiter par le mépris et l’indifférence les praticiens de ce genre d’échanges. On en mesure les effets, à une autre échelle, quand on observe ce qui circule localement à propos des élections municipales.

Comme il y aura forcément un « après » par rapport à ce que nous connaissons en ce moment, il est indispensable de commencer à imaginer les politiques économiques, sociales, institutionnelles dont nous aurons impérativement besoin.