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jeudi 23 janvier 2020

Soixante-quinze ans !

C’était il y a soixante-quinze ans : le camp nazi d’Auschwitz était libéré par les troupes soviétiques et on s’acheminait lentement, trop lentement, vers la fin de l’holocauste, produit de la folie des hommes.

Pour marquer l’évènement une commémoration internationale a été organisée, aujourd’hui, au Mémorial de la Shoah, à Jérusalem. C’est bien, et la présence du Président de la République française témoigne à l’évidence que la France officielle n’oublie pas.

Je dis la « France officielle » car malheureusement trop nombreux sont nos concitoyens qui ne savent pas ce qu’a été ce génocide sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Une instruction du Ministre de l’Education Nationale demandant aux enseignants de consacrer un temps de cette journée à expliquer à tous les enfants et adolescents ce que le monde a connu alors aurait été une bonne initiative. Elle n’a pas été prise. Tant pis.

Cette manifestation a lieu en Israël. Là encore, c’est bien car cela permet de souligner l’importance de la création de cet Etat, en 1948, à l’initiative de l’ONU.

La communauté internationale avait alors voulu faire oublier la lourde responsabilité de plusieurs gouvernements qui avaient minimisé ou feint d’ignorer les conséquences de l’avènement d’Hitler au pouvoir.

L’existence de cet Etat et les circonstances dans lesquelles il fut créé ne justifient pas pour autant la négation d’un Etat palestinien que les Nations Unies n’ont pas su imposer en même temps au Moyen-Orient.

Aujourd’hui, ce problème est loin d’être réglé et on ne peut que souhaiter que la commémoration d’aujourd’hui amène les responsables politiques présents à Jérusalem à parler d’une seule voix pour exiger le respect de la décision de 1948.

Cependant, si la commémoration de la libération du camp de concentration d’Auschwitz a été organisée à Jérusalem, elle aurait pu, et même elle aurait dû se faire sur les lieux mêmes où des détentions arbitraires et des conditions innommables de l’assassinat atroce de plusieurs millions d’hommes, de femmes, d’enfants se sont passées.

La symbolique eut été plus forte car l’objectif de cet acte de mémoire est d’abord de sensibiliser les populations de plusieurs pays européens, dont la France, à cette évidence : « le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde » comme le disait Bertold BRECHT.

Il suffit pour s’en convaincre d’écouter les discours de l’extrême droite, les LE PEN en tête. Ils prônent le rejet, voire la haine, de l’autre, celui qui a une autre religion, une autre couleur de peau, une autre nationalité.

Alors que les Français vont voter dans deux mois, ils doivent se souvenir que cette attitude a abouti à la création de ces camps. La libération de l’un d’entre eux, commémoré aujourd’hui, n’a pas fait disparaître l’idéologie liberticide.