Jeudi soir, dans l’avion qui le ramenait de
Jérusalem où il avait participé à la commémoration de la libération du camp
d’Auschwitz, le Président de la République s’est livré devant quelques
journalistes à une démonstration sur la différence entre démocratie et
dictature.
« Qui se sent morveux se mouche »
nous dit l’adage. Il est évident que la France n’est pas une dictature. C’est
un Président de la République élu par les citoyens qui gère notre pays avec une
conception jupitérienne de son pouvoir. Il l’a dit lui-même.
Mais la Démocratie, ce ne sont pas seulement
des élections qui rythment la vie politique du pays. C’est aussi, et même avant
tout, être en permanence à l’écoute des aspirations et des réactions de l’opinion
et expliquer, expliquer toujours, les raisons d’une politique.
Or, ce n’est pas ce que nous vivons en France.
« J’ai été élu avec un programme. Je fais
ce que j’ai dit, circulez, il n’y a plus rien à dire ». C’est ce que l’on
entend dans la bouche même du Chef de l’Etat et chez ceux qui soutiennent cette
politique antisociale.
Une telle attitude fait fi de la réalité
démocratique du pays puisque seulement 18,19 % des 47,6 millions d’électeurs
ont voté MACRON le 24 avril 2017.
Un vrai démocrate se serait employé, au
lendemain de son élection, incontestable au regard de nos institutions, à
engager le dialogue avec les citoyens à travers leurs représentants, partis
politiques, syndicats et corps intermédiaires.
Or, ce n’est pas à cela que l’on a assisté. La
suffisance, l’agressivité, le mépris ont constitué et constituent encore la
pratique de la « démocratie » macronienne.
C’est derniers jours, nombreux ont été les
exemples illustrant cette pratique.
C’est le Ministre CASTANER qui demande aux Préfets
de ne pas attribuer de nuance politique aux listes municipales déposées dans
les communes de moins de 9000 habitants. Cela concerne 97 % des communes de
France et 53 % de la population.
Antidémocratique !
C’est Monsieur MACRON lui-même, garant de l’indépendance
de la Justice, qui désavoue une décision des Juges dans l’affaire HALIMI.
Antidémocratique !
C’est le Conseil d’Etat, la plus haute
juridiction administrative du pays, qui déclare ne pas avoir eu le temps
d’examiner attentivement le projet de loi sur les retraites.
Précipitations antidémocratiques !
C’est encore le Chef de l’Etat qui refuse de
répondre à une demande de rencontre émanant des Parlementaires de tout bord,
depuis le 5 décembre dernier, à propos du référendum souhaité à ce jour par 1,1
million de citoyens, contre la privatisation d’Aéroports de Paris.
Nous ne sommes pas en dictature, c’est vrai,
mais nous ne sommes plus tout à fait en Démocratie.