Quand un
mouvement social dure aussi longtemps que celui que nous connaissons depuis
plus d’un mois, les responsables politiques qui s’entêtent à ne pas en tenir
compte, comme c’est le cas du Président de la République et de son Gouvernement,
prennent le risque d’aggraver la situation.
C’est
malheureusement ce à quoi on assiste ces derniers temps. La période festive que
nous venons de traverser n’a pas contribué à l’apaisement. Il est pourtant
clair que ce ne sont pas les organisations syndicales, initiatrices du
mouvement, qui peuvent résoudre les problèmes posés. C’est bien à l’Exécutif
qu’il revient d’écouter, et surtout d’entendre, les revendications exprimées.
Elles
sont diverses et nombreuses. L’âge de départ pour bénéficier de la retraite au
taux plein, communément appelé « âge pivot », est celle qui fait
l’unanimité des oppositions.
Mais il
y a également les problèmes posés par l’équilibre des comptes, à une date
imprécise ; la suppression de régimes particuliers qui ne sont pourtant
que la reconnaissance de revendications légitimes lorsqu’ils ont été
décidés ; les risques de diminutions significatives du pouvoir d’achat des
retraités de certains secteurs, les enseignants notamment, par la mise en œuvre
du système à points ; la récupération des caisses autonomes, généralement
bénéficiaires, celle des avocats, par exemple ; l’incitation non avouée à
la constitution parallèle d’un système de retraites par capitalisation dont
seuls les plus aisés pourront bénéficier.
Cette
liste, non exhaustive, de questions sans réponses satisfaisantes témoigne à
l’évidence de la nécessité de procéder à un examen approfondi de l’avenir de
notre système de protection sociale.
Car
personne ne conteste qu’il faille prévoir des évolutions qui tiendront compte
du vieillissement de la population et donc d’une augmentation du nombre de
retraités.
Cependant,
l’entêtement du Chef de l’Etat et du Premier Ministre qui misent sur le
pourrissement du mouvement et sur des réactions négatives des Français
confrontés pour beaucoup d’entre eux aux problèmes de déplacement, traduit la
conception arrogante et autoritaire du pouvoir telle que la pratique Monsieur
MACRON depuis son élection.
Faut-il
rappeler que si cette réforme figurait dans son programme de candidat, elle n’a
été « approuvée » que par 18,19 % des électeurs inscrits, le 23 avril
2017. Ce résultat devrait rendre plus modeste et moins suffisant celui qui
préside aujourd’hui aux destinées de la France.
On ne
peut que souhaiter qu’il tienne compte enfin des points de vue qu’expriment
l’ensemble des responsables syndicaux et les formations politiques de la Gauche
rassemblée.