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lundi 6 janvier 2020

Pourquoi cela dure

Quand un mouvement social dure aussi longtemps que celui que nous connaissons depuis plus d’un mois, les responsables politiques qui s’entêtent à ne pas en tenir compte, comme c’est le cas du Président de la République et de son Gouvernement, prennent le risque d’aggraver la situation.

C’est malheureusement ce à quoi on assiste ces derniers temps. La période festive que nous venons de traverser n’a pas contribué à l’apaisement. Il est pourtant clair que ce ne sont pas les organisations syndicales, initiatrices du mouvement, qui peuvent résoudre les problèmes posés. C’est bien à l’Exécutif qu’il revient d’écouter, et surtout d’entendre, les revendications exprimées.

Elles sont diverses et nombreuses. L’âge de départ pour bénéficier de la retraite au taux plein, communément appelé « âge pivot », est celle qui fait l’unanimité des oppositions.

Mais il y a également les problèmes posés par l’équilibre des comptes, à une date imprécise ; la suppression de régimes particuliers qui ne sont pourtant que la reconnaissance de revendications légitimes lorsqu’ils ont été décidés ; les risques de diminutions significatives du pouvoir d’achat des retraités de certains secteurs, les enseignants notamment, par la mise en œuvre du système à points ; la récupération des caisses autonomes, généralement bénéficiaires, celle des avocats, par exemple ; l’incitation non avouée à la constitution parallèle d’un système de retraites par capitalisation dont seuls les plus aisés pourront bénéficier.

Cette liste, non exhaustive, de questions sans réponses satisfaisantes témoigne à l’évidence de la nécessité de procéder à un examen approfondi de l’avenir de notre système de protection sociale.

Car personne ne conteste qu’il faille prévoir des évolutions qui tiendront compte du vieillissement de la population et donc d’une augmentation du nombre de retraités.

Cependant, l’entêtement du Chef de l’Etat et du Premier Ministre qui misent sur le pourrissement du mouvement et sur des réactions négatives des Français confrontés pour beaucoup d’entre eux aux problèmes de déplacement, traduit la conception arrogante et autoritaire du pouvoir telle que la pratique Monsieur MACRON depuis son élection.

Faut-il rappeler que si cette réforme figurait dans son programme de candidat, elle n’a été « approuvée » que par 18,19 % des électeurs inscrits, le 23 avril 2017. Ce résultat devrait rendre plus modeste et moins suffisant celui qui préside aujourd’hui aux destinées de la France.

On ne peut que souhaiter qu’il tienne compte enfin des points de vue qu’expriment l’ensemble des responsables syndicaux et les formations politiques de la Gauche rassemblée.