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jeudi 9 janvier 2020

Partis et Syndicats

Le rôle des uns n’est pas celui des autres.

Des commentaires apparaissent ces derniers jours sur la présence du Parti Socialiste dans des actions communes à différentes formations de gauche : communistes, gauchistes et autres. On reproche au PS de se « gauchir » en s’affichant ainsi dans des réunions publiques ou en signant une tribune demandant le retrait du texte.

A l’inverse, on considère que les syndicats dits « réformistes » détiennent la clé du conflit social engagé depuis plus d’un mois dès lors qu’ils accepteront un compromis avec le Gouvernement.

Les syndicats sont tout à fait dans leur rôle lorsqu’ils discutent avec ceux qui ont le pouvoir de décider d’une réforme ou d’une modification législative. Ils sont porteurs de revendications et savent parfaitement qu’elles ne seront pas toutes satisfaites. Toute l’histoire du monde salarié s’est ainsi écrite depuis la Révolution de 1789. C’est le combat syndical qui a amené les partis politiques à traduire tout ou partie de ces revendications en dispositions législatives.

Que le PS, aujourd’hui dans l’opposition à la politique de Messieurs MACRON et PHILIPPE, soutienne le mouvement syndical en cours est naturel. De tous temps, les Socialistes ont pris en compte la situation vécue par les ouvriers et les employés pour mettre en œuvre, lorsqu’ils sont en responsabilité, ou proposer quand ils sont dans l’opposition des politiques sociales conformes aux aspirations des citoyens.

Mais les Socialistes savent aussi que la Gauche française est pluraliste, parfois même divisée. Il importe donc avant tout de rechercher le rassemblement de toutes les forces progressistes.

C’est sur cette base que le PS se positionne et j’en suis particulièrement satisfait. Cela ne signifie pas qu’il abandonne ses objectifs socio-démocrates tels que définis par Jaurès : aller à l’idéal mais prendre en compte la réalité.

Aujourd’hui, sans qu’il soit rompu, le dialogue social entre le Gouvernement et les syndicats est bien loin d’être établi.

Là encore, les observateurs remarquent l’entêtement de l’Exécutif qui tente de manifester un esprit d’ouverture à partir de belles déclarations d’intention, mais qui ne change rien en profondeur à son projet.

C’est dire que, plus que jamais, les syndicats doivent tenir bon et continuer d’exprimer fermement leurs positions.

C’est dire aussi que le PS et la Gauche, au-delà de l’exigence du retrait pur et simple du projet actuel, doivent s’atteler à définir un modèle de société qui tiendra compte de toutes les évolutions de ces derniers temps mais dans lequel la justice sociale sera clairement défendue.