Le rôle
des uns n’est pas celui des autres.
Des
commentaires apparaissent ces derniers jours sur la présence du Parti
Socialiste dans des actions communes à différentes formations de gauche :
communistes, gauchistes et autres. On reproche au PS de se
« gauchir » en s’affichant ainsi dans des réunions publiques ou en
signant une tribune demandant le retrait du texte.
A
l’inverse, on considère que les syndicats dits « réformistes »
détiennent la clé du conflit social engagé depuis plus d’un mois dès lors
qu’ils accepteront un compromis avec le Gouvernement.
Les
syndicats sont tout à fait dans leur rôle lorsqu’ils discutent avec ceux qui
ont le pouvoir de décider d’une réforme ou d’une modification législative. Ils
sont porteurs de revendications et savent parfaitement qu’elles ne seront pas
toutes satisfaites. Toute l’histoire du monde salarié s’est ainsi écrite depuis
la Révolution de 1789. C’est le combat syndical qui a amené les partis
politiques à traduire tout ou partie de ces revendications en dispositions
législatives.
Que le
PS, aujourd’hui dans l’opposition à la politique de Messieurs MACRON et PHILIPPE,
soutienne le mouvement syndical en cours est naturel. De tous temps, les
Socialistes ont pris en compte la situation vécue par les ouvriers et les
employés pour mettre en œuvre, lorsqu’ils sont en responsabilité, ou proposer
quand ils sont dans l’opposition des politiques sociales conformes aux
aspirations des citoyens.
Mais les
Socialistes savent aussi que la Gauche française est pluraliste, parfois même
divisée. Il importe donc avant tout de rechercher le rassemblement de toutes
les forces progressistes.
C’est
sur cette base que le PS se positionne et j’en suis particulièrement satisfait.
Cela ne signifie pas qu’il abandonne ses objectifs socio-démocrates tels que
définis par Jaurès : aller à l’idéal mais prendre en compte la réalité.
Aujourd’hui,
sans qu’il soit rompu, le dialogue social entre le Gouvernement et les
syndicats est bien loin d’être établi.
Là
encore, les observateurs remarquent l’entêtement de l’Exécutif qui tente de
manifester un esprit d’ouverture à partir de belles déclarations d’intention,
mais qui ne change rien en profondeur à son projet.
C’est
dire que, plus que jamais, les syndicats doivent tenir bon et continuer
d’exprimer fermement leurs positions.
C’est
dire aussi que le PS et la Gauche, au-delà de l’exigence du retrait pur et
simple du projet actuel, doivent s’atteler à définir un modèle de société qui
tiendra compte de toutes les évolutions de ces derniers temps mais dans lequel
la justice sociale sera clairement défendue.