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lundi 13 janvier 2020

La dérobade

François HOLLANDE, le 18 décembre dernier, à la radio, évoquait un « climat social inquiétant ». Force est de constater qu’un mois plus tard, il l’est tout autant, sinon plus.

Car qui pourrait dire ce qui va ressortir de ces 40 jours d’action syndicale ? Aucune des incertitudes qui caractérisent le projet de réforme des retraites mise en œuvre par le Gouvernement n’est levée.

Ceux qui pensent que l’abandon « provisoire » du concept d’âge pivot est un recul du Gouvernement qui répond ainsi à une revendication des organisations syndicales réformistes se trompent lourdement.

L’Exécutif, le silencieux Monsieur MACRON en tête, n’a pas renoncé à instaurer un système présenté comme juste mais qui, au bout du compte, pénalisera un grand nombre de futurs retraités. Je le disais lundi dernier : il ne s’agit pas de contester pour le plaisir de contester. Notre régime de protection sociale doit s’adapter en permanence aux évolutions de la société. Cela ne justifie pas uniquement un traitement comptable de son financement.

Le mouvement qui dure aura démontré que la concertation menée pendant deux ans par Monsieur DELEVOYE était un écran de fumée derrière lequel s’est abrité et continue de s’abriter le Chef de l’Etat. De plus, sa ligne ne varie pas d’un pouce : le mot « provisoirement » utilisé par le Premier Ministre marque à l’évidence l’orientation donnée à cette réforme, celle du libéralisme.

Système à points : pourquoi pas. Mais à la condition que des garanties soient données pour que le montant des retraites versées aujourd’hui soit au moins le même, voire qu’il soit augmenté. On pourrait alors considérer que l’affichage de justice sociale mis en avant par le Premier Ministre est crédible.

Mais on est loin du compte et le recul n’est en réalité qu’une dérobade pour continuer, à travers des pseudo-discussions, de leurrer les responsables syndicaux.

Certains s’y laissent prendre. Ils ont tort.

Pendant ce temps, comme si de rien n’était, le Président de la République s’adresse à une assemblée qui n’a aucune légitimité et aucune représentativité. Devant des personnes tirées au sort pour réfléchir à l’avenir de la planète, il annonce l’éventualité d’un référendum.

Décidément, la démagogie constitue bien une ligne d’action pour ce « nouveau monde ».

Les valeurs de la Démocratie et de la République sont régulièrement bafouées. Le mouvement social engagé depuis début décembre est une bonne occasion de les défendre.