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jeudi 21 novembre 2019

Non au clivage de la Société


Je n’approuve pas le mouvement social des « gilets jaunes », trop répétitif pour être efficace, sans responsables qualifiés pour discuter d’une sortie de crise avec les autorités politiques concernées, en l’occurrence, le Gouvernement.

Pour autant, je ne me situe pas dans un autre camp comme l’a déclaré le Préfet de Police de Paris dimanche dernier en répondant vertement à une personne qui faisait état de son engagement dans le mouvement.

Si ce représentant de l’Etat et du gouvernement, s’exprimant es qualités au nom de ce qu’il représente, n’est pas déjugé par ses mandants, Messieurs MACRON, PHILIPPE et CASTANER, cela signifiera qu’ils approuvent les propos clivants du haut-fonctionnaire.

Ceux qui servent la République ont un premier devoir impératif, celui de tenir compte de la diversité politique et culturelle de notre collectivité. Tous ses membres, avec leurs différences forment la Nation. Faillir à ce devoir c’est ouvrir la porte à l’intolérance d’Etat qui entraine une atteinte aux libertés individuelles et collectives.

On ne peut pas considérer ces paroles comme ayant dépassé la pensée de son auteur, compte tenu des responsabilités qu’il exerce. Elles ne peuvent donc que susciter une très vive inquiétude et une interrogation de l’opinion en direction des dirigeants de l’Etat.

Les milliards lâchés par le Président de la République, après quelques semaines du mouvement, le « grand débat » organisé par le même pour « noyer le poisson », n’ont en rien résolu les problèmes posés par les manifestants : le pouvoir d’achat, les inégalités territoriales.

Ce mouvement social ne s’éteindra pas de lui-même. Ceux qui le conduisent devraient s’appuyer sur des personnes et des organisations représentatives. Les maires, les syndicats, les partis politiques, les associations constituent des corps intermédiaires indispensables dans un Etat de droit où la Démocratie est fondamentale.

Ce n’est pas le discours lénifiant du Président de la République devant le Congrès des Maires, mardi dernier, qui nous convaincra de sa réelle volonté de dialogue. Un sévère rappel à l’ordre du Préfet de Police de Paris traduirait réellement le changement d’attitude d’un pouvoir exécutif qui ignore délibérément les règles de base de la République.

Les manifestations prévues le 5 décembre prochain seront l’occasion pour les Français de dire au Chef de l’Etat qu’il doit changer de comportement à leur égard et, surtout, qu’il doit infléchir sa politique pour tendre vers davantage de justice sociale.