Je
n’approuve pas le mouvement social des « gilets jaunes », trop
répétitif pour être efficace, sans responsables qualifiés pour discuter d’une
sortie de crise avec les autorités politiques concernées, en l’occurrence, le
Gouvernement.
Pour
autant, je ne me situe pas dans un autre camp comme l’a déclaré le Préfet de
Police de Paris dimanche dernier en répondant vertement à une personne qui
faisait état de son engagement dans le mouvement.
Si
ce représentant de l’Etat et du gouvernement, s’exprimant es qualités au nom de
ce qu’il représente, n’est pas déjugé par ses mandants, Messieurs MACRON, PHILIPPE
et CASTANER, cela signifiera qu’ils approuvent les propos clivants du
haut-fonctionnaire.
Ceux
qui servent la République ont un premier devoir impératif, celui de tenir
compte de la diversité politique et culturelle de notre collectivité. Tous ses
membres, avec leurs différences forment la Nation. Faillir à ce devoir c’est
ouvrir la porte à l’intolérance d’Etat qui entraine une atteinte aux libertés
individuelles et collectives.
On
ne peut pas considérer ces paroles comme ayant dépassé la pensée de son auteur,
compte tenu des responsabilités qu’il exerce. Elles ne peuvent donc que
susciter une très vive inquiétude et une interrogation de l’opinion en
direction des dirigeants de l’Etat.
Les
milliards lâchés par le Président de la République, après quelques semaines du
mouvement, le « grand débat » organisé par le même pour « noyer
le poisson », n’ont en rien résolu les problèmes posés par les
manifestants : le pouvoir d’achat, les inégalités territoriales.
Ce
mouvement social ne s’éteindra pas de lui-même. Ceux qui le conduisent devraient
s’appuyer sur des personnes et des organisations représentatives. Les maires,
les syndicats, les partis politiques, les associations constituent des corps
intermédiaires indispensables dans un Etat de droit où la Démocratie est
fondamentale.
Ce
n’est pas le discours lénifiant du Président de la République devant le Congrès
des Maires, mardi dernier, qui nous convaincra de sa réelle volonté de
dialogue. Un sévère rappel à l’ordre du Préfet de Police de Paris traduirait
réellement le changement d’attitude d’un pouvoir exécutif qui ignore
délibérément les règles de base de la République.
Les manifestations prévues le 5 décembre prochain
seront l’occasion pour les Français de dire au Chef de l’Etat qu’il doit
changer de comportement à leur égard et, surtout, qu’il doit infléchir sa
politique pour tendre vers davantage de justice sociale.