Défendre
la laïcité est un combat de tous les instants dans notre République. Nous avons
la chance, en France, de pouvoir nous appuyer sur la loi de 1905 qui a fixé le
cadre de la séparation entre les églises et l’Etat.
Cette
loi a bien précisé que dans notre pays, on avait le droit de croire ou de ne
pas croire. Le vocable « les églises » a son importance car il
précise que toutes les religions sont concernées et, notamment, les religions
monothéistes.
L’agression
verbale d’un élu d’extrême-droite au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté
à l’encontre d’une maman accompagnant des élèves venus vivre un moment réel
d’instruction civique, au prétexte qu’elle portait un foulard, a relancé le
débat.
Des
ministres se sont « pris les pieds dans le tapis », en particulier le
Ministre de l’Education Nationale, quand il s’est agi de donner la position de
l’Exécutif en regard de cette situation.
Le
Président de la République a tenté de façon ambigüe de rappeler la position de
l’Etat sur le port d’insignes religieux. Il n’a pas réussi à convaincre une
opinion qui se déclare très attachée à la Laïcité et qui s’inquiète, pour 78 %
des personnes interrogées pour un sondage, des dangers qui la menacent.
Cela
ne justifie en rien les attaques dont sont victimes des musulmans ou des juifs,
des lieux de culte, mosquées ou synagogues.
Les
musulmans se sentent stigmatisés. L’Histoire se répète inlassablement puisqu’en
d’autres temps ce furent les juifs ou les catholiques qui connurent des
persécutions.
Il
n’est pas anormal qu’une manifestation soit organisée dimanche prochain pour
dénoncer cette stigmatisation. La République et ceux qui exercent des
responsabilités politiques se doivent de respecter les grands principes qui
fondent notre Démocratie et de le rappeler sans cesse à celles et ceux qui
vivent dans notre pays.
Si
cette manifestation est légitime, elle ne doit pas pour autant faire oublier
que nous sommes dans un Etat laïc, dans lequel tout ce qui concerne une
religion relève du domaine personnel.
On
fait souvent référence à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de
1789 quand il s’agit de rappeler les fondements de notre système politique. Il
me semble important, dans le contexte d’aujourd’hui, de rappeler également que
dans notre Etat de droit, la loi de 1905 est, encore et toujours, la référence.