C’était
il y a un an que débutait ce mouvement social, pérennisé d’une certaine façon
puisqu’on en parle encore aujourd’hui.
La
spontanéité, l’inorganisation, l’absence de fondement idéologique ont
caractérisé ce mouvement. Les revendications exprimées dès le début, au-delà de
l’instauration d’une nouvelle taxe sur les carburants, concernaient en fait le
pouvoir d’achat et les inégalités territoriales.
Le
Gouvernement a satisfait en partie ces revendications, en renonçant d’abord à
la nouvelle taxe envisagée puis en annonçant des mesures susceptibles
d’augmenter le pouvoir d’achat.
Cela
n’a pas empêché la continuation du mouvement même si, au fil des semaines, le
nombre de participants a considérablement diminué.
Il
est regrettable que les formations politiques organisées, à gauche comme à
droite, n’aient pas proposé une politique susceptible de susciter une adhésion
de l’opinion, et donc des manifestants « gilets jaunes », à travers
des mesures adaptées au contexte national, européen et international.
Elles
sont toutes engagées dans la préparation des élections municipales, soit pour
conserver les mairies déjà acquises, soit pour en gagner de nouvelles.
Mais,
l’action locale ne peut pas être déconnectée de la politique générale du pays,
tant est grande l’imbrication des collectivités territoriales et de l’Etat.
« Faites-moi
une bonne politique nationale et je vous ferai une bonne politique
municipale » pourraient dire les candidats à un poste de maire en paraphrasant
le baron LOUIS, Ministre des Finances en 1830.
Parmi
ces candidats figurent déjà et figureront sans doute des acteurs des
« gilets jaunes ». Etre candidat est une chose, pouvoir mener une
action de politique locale pendant six ans en est une autre lorsqu’il n’y a pas
de plate-forme autre que celle de la revendication.
On
doit souhaiter un pouvoir d’achat plus significatif pour plusieurs millions de
Français. Il est nécessaire qu’il y ait une meilleure prise en compte des
inégalités territoriales de la part de l’Etat et de ces dirigeants. Il est tout
autant indispensable que l’organisation de la vie collective dans la commune
fasse référence à des valeurs et à un projet de société.
Le
Parti Socialiste, comme d’autres formations politiques défend des valeurs
fondamentales. C’est incontestable. Sa tâche aujourd’hui est de définir un
projet de société qui tienne compte des préoccupations et des attentes des
citoyens. Les sujets ne manquent pas. Il est temps de s’y mettre.