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lundi 20 mai 2019

Pas d’états d’âme


En politique, les états d’âme n’ont pas leur place. Ils faussent l’analyse et empêchent une approche rationnelle de la situation à gérer. Or, nombreux sont les acteurs politiques, responsables, élus, militants, qui se retranchent derrière des analyses inadaptées pour hésiter, voire faire un choix contraire à leur engagement.

On a connu cela en 2017, lors de l’élection présidentielle et on en subit, aujourd’hui encore, les lourdes conséquences. Le candidat socialiste d’alors, choisi par le PS, a fait un score dérisoire au 1er tour parce que de trop nombreux soutiens ont été défaillants et même, pour certains d’entre eux, ont trahi ouvertement leur camp.

Faudrait-il leur donner raison après coup au prétexte de la défection de ce candidat au lendemain de l’élection ?

Non, sûrement pas, car c’est avant l’évènement qu’il faut analyser la situation et déterminer la position à tenir.

A moins d’une semaine des élections européennes, les mêmes états d’âme renaissent chez quelques-uns. Persister dans l’hésitation, tergiverser sans fin ne sert pas l’action collective.

Depuis quelques jours, la situation se clarifie. Bernard CAZENEUVE, ancien Premier Ministre dont on s’accorde unanimement et largement à reconnaître les qualités d’homme d’Etat, a déclaré, à Lyon, sans ambiguïté, son soutien à la liste socialiste conduite par Raphaël GLUCKSMANN.

Car il s’agit bien d’une liste socialiste. C’est ainsi qu’elle est régulièrement présentée dans les médias.

On me rétorquera que la tête de liste n’est pas membre du PS, que certaines de ses déclarations passées vont à l’encontre des choix socialistes de l’époque visée.

C’est vrai, mais j’ai connu de nombreuses élections où les candidats, soutenus par le Parti Socialiste, n’en étaient pas membres. Les résultats ont été généralement satisfaisants.

François HOLLANDE s’est, lui aussi, déclaré en faveur de la liste conduite par Raphaël GLUCKSMANN. Elle compte de nombreux socialistes en son sein, ce qui justifie son choix.

Le PS a montré sa volonté de rassemblement de la Gauche de Gouvernement. Cela contraint forcément à ces choix qui sont l’aboutissement d’un compromis.

En 1969, puis en 1971, quelques membres du Parti Socialiste d’alors, la S.F.I.O., avaient exprimé leur hostilité à une fusion avec d’autres organisations. Malgré cela, le Congrès d’Epinay, en 1971, a pris acte de la constitution d’un parti élargi et rassemblé qui a conduit à la victoire de 1981.

Au-delà des résultats obtenus par les candidats socialistes dimanche prochain, c’est le projet de rassemblement que l’Histoire devra retenir. Il faudra continuer dans ce sens.