En
politique, les états d’âme n’ont pas leur place. Ils faussent l’analyse et empêchent
une approche rationnelle de la situation à gérer. Or, nombreux sont les acteurs
politiques, responsables, élus, militants, qui se retranchent derrière des
analyses inadaptées pour hésiter, voire faire un choix contraire à leur
engagement.
On
a connu cela en 2017, lors de l’élection présidentielle et on en subit, aujourd’hui
encore, les lourdes conséquences. Le candidat socialiste d’alors, choisi par le
PS, a fait un score dérisoire au 1er tour parce que de trop nombreux soutiens
ont été défaillants et même, pour certains d’entre eux, ont trahi ouvertement
leur camp.
Faudrait-il
leur donner raison après coup au prétexte de la défection de ce candidat au
lendemain de l’élection ?
Non,
sûrement pas, car c’est avant l’évènement qu’il faut analyser la situation et
déterminer la position à tenir.
A
moins d’une semaine des élections européennes, les mêmes états d’âme renaissent
chez quelques-uns. Persister dans l’hésitation, tergiverser sans fin ne sert
pas l’action collective.
Depuis
quelques jours, la situation se clarifie. Bernard CAZENEUVE, ancien Premier
Ministre dont on s’accorde unanimement et largement à reconnaître les qualités
d’homme d’Etat, a déclaré, à Lyon, sans ambiguïté, son soutien à la liste
socialiste conduite par Raphaël GLUCKSMANN.
Car
il s’agit bien d’une liste socialiste. C’est ainsi qu’elle est régulièrement
présentée dans les médias.
On
me rétorquera que la tête de liste n’est pas membre du PS, que certaines de ses
déclarations passées vont à l’encontre des choix socialistes de l’époque visée.
C’est
vrai, mais j’ai connu de nombreuses élections où les candidats, soutenus par le
Parti Socialiste, n’en étaient pas membres. Les résultats ont été généralement
satisfaisants.
François
HOLLANDE s’est, lui aussi, déclaré en faveur de la liste conduite par Raphaël
GLUCKSMANN. Elle compte de nombreux socialistes en son sein, ce qui justifie
son choix.
Le
PS a montré sa volonté de rassemblement de la Gauche de Gouvernement. Cela
contraint forcément à ces choix qui sont l’aboutissement d’un compromis.
En
1969, puis en 1971, quelques membres du Parti Socialiste d’alors, la S.F.I.O.,
avaient exprimé leur hostilité à une fusion avec d’autres organisations. Malgré
cela, le Congrès d’Epinay, en 1971, a pris acte de la constitution d’un parti
élargi et rassemblé qui a conduit à la victoire de 1981.
Au-delà
des résultats obtenus par les candidats socialistes dimanche prochain, c’est le
projet de rassemblement que l’Histoire devra retenir. Il faudra continuer dans
ce sens.