La
campagne pour les élections européennes touche à sa fin. Elle connaît, depuis
quelques jours, une intensité réelle que l’on attendait car son début fut assez
terne.
Hier
soir, un débat télévisé aura, peut-être, permis à celles et ceux qui l’ont
regardé de mieux cerner les enjeux de ce scrutin qui concerne plus de 500
millions de personnes. Il faut craindre que les affirmations successives des
intervenants n’aient satisfait que leurs supporters.
Je
regrette que les organisateurs de ce débat aient accepté sur le plateau des
responsables politiques qui ne sont pas candidats. En effet, la conception de
l’Europe par les Républicains issus de l’UMP, par les centristes macronistes ou
par l’extrême-droite est bien connue. Il aurait été plus intéressant d’entendre
de futurs députés européens expliquer ce qu’ils feraient s’ils étaient élus, ce
qu’a fait notamment la tête de liste socialiste, Raphaël GLUCKSMANN.
Si,
dans le débat télévisé du 2ème tour de l’élection présidentielle de
2017, Madame LE PEN avait été largement écrasée par Monsieur MACRON, hier soir,
ce fut sa revanche car elle a sérieusement mis à mal Monsieur BAYROU,
représentant des marcheurs.
Cela
a malheureusement contribué à renforcer l’idée selon laquelle ces élections, en
France, constituent un 3ème tour de la présidentielle d’il y a deux
ans.
On
ne dira jamais assez que là n’est pas l’enjeu. C’est bien de l’avenir de
l’Europe dont il s’agit. C’est la composition du Parlement européen qui
déterminera pour les cinq années à venir, ce que sera l’Europe. Ce ne sera ni
l’extrême-droite populiste, nationaliste, xénophobe, ni le macronisme qui
seront majoritaires. On sait d’avance que ce sont les forces politiques de
droite et de gauche qui vont, par les rassemblements qu’elles créeront, être en
situation de désigner le Président de la Commission européenne et, à travers
lui, les grandes lignes d’une politique toujours trop fortement influencée par
les Chefs d’Etat ou de Gouvernement des 28 Etats membres.
En
s’impliquant personnellement comme il le fait, Monsieur MACRON contribue à
ramener le scrutin pour l’Europe à un vote d’appréciation de sa politique
nationale. De ce fait, il n’aura pas servi l’Europe mais donné à
l’extrême-droite française une nouvelle occasion de succès.