Au
lendemain des élections européennes, loin de moi l’idée de considérer les
résultats obtenus par la liste « Envie d’Europe » soutenue par le
Parti Socialiste comme un succès. Cependant, toute analyse politique doit être
relativisée.
Les
6,4 % obtenus par Benoît HAMON, candidat socialiste en 2017, constituent la
référence de départ. Le score de la liste conduite par Raphaël GLUCKSMANN est à
la même hauteur. Mais, et cet élément est de taille, HAMON conduisait cette fois sa propre liste et obtient 3,2 % et JADOT, qui lui recueille 13,5 % des
suffrages, soutenait le candidat socialiste en 2017.
Il
ne s’agit pas d’additionner ces pourcentages pour être satisfait du résultat de
la Gauche de Gouvernement. Il faut simplement bien intégrer le fait que, pour
ces élections européennes, la donne est différente des scrutins précédents.
Un
élément de satisfaction, à relativiser là encore, réside dans le taux de
participation. Il est supérieur à ce qu’on avait connu au cours des 25 années
précédentes. Si cela est la conséquence d’une prise de conscience, par les
citoyens, de l’importance de l’Europe pour notre avenir, c’est une très bonne
chose. La valorisation de l’idée européenne devra désormais faire partie des
priorités politiques.
Je
ne veux pas m’étendre sur les résultats de l’extrême-droite, résultats auxquels
Monsieur MACRON a contribué largement en ramenant le débat, en France, à un
duel entre lui et Madame LE PEN. Une nouvelle illustration nous est donnée de
l’urgence d’une réaction à la montée du racisme, de la xénophobie, du fascisme.
S’en prendre aux causes du mal pour l’éradiquer est évident.
Les
macronistes obtiennent un pourcentage assez proche de ce qu’avait obtenu leur
candidat devenu Président de la République en 2017. Là encore, ne perdons pas
de vue l’effondrement de la Droite dont une grande partie des électeurs se
retrouvent dans la politique du Gouvernement et ont donc apporté leurs voix à
la liste de l’Elysée.
Dans
l’avenir immédiat se pose le problème du positionnement des verts (EELV) sur
l’échiquier politique français. Sont-ils de droite, sont-ils de gauche ou
sont-ils « ni-ni » comme Monsieur JADOT le laisse entendre ? La
réponse à ces questions clarifiera le nécessaire rassemblement de la Gauche.
Cet
objectif de rassemblement devient aujourd’hui la priorité des priorités. Le
Parti Socialiste a montré le chemin. Benoît HAMON, Jean-Luc MELENCHON (pourquoi
pas ?), les écologistes de gauche, tous devront rechercher les bases du
compromis indispensable pour permettre, à terme, une nouvelle alternance
crédible au niveau national.
Une
analyse objective des résultats de ces élections européennes démontre que les
valeurs du Socialisme (écologie, justice sociale, démocratie, liberté) et la stratégie
retenue par le PS, celle du rassemblement, demeurent les bases de la reconquête
de l’opinion.