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lundi 11 mars 2019

Quelle suite au Grand Débat ?


C’est l’augmentation du prix des carburants proposée par le Gouvernement en décembre dernier et soutenue par les députés macronistes qui a fait naître le plus grand mouvement social que la France ait connu ces dernières années, la révolte des « gilets jaunes ».

Devant l’importance des manifestations, le Président de la République a décidé des mesures financières, telle la pseudo-augmentation du SMIC. Il a aussi mis en œuvre une tactique d’endormissement communément appelé « grand débat ».

Cette procédure se terminera à la fin de cette semaine. Que se passera-t-il après ? Toutes les supputations s’expriment. Une chose est sûre : la déception sera présente.

En effet, les déclarations du Chef de l’Etat, dès le début du mouvement, selon lesquelles il entend poursuivre la politique qu’il a engagée depuis son élection, augurent mal de la mise en œuvre de mesures de justice sociale. Or c’est bien là que se trouvent les causes de la révolte populaire que nous connaissons.

Il est incontestable que l’on assiste à un essoufflement du mouvement des « gilets jaune ». C’est manifestement ce que le pouvoir attendait. Pour autant, les problèmes ne sont pas résolus.

La semaine dernière, dix-neuf associations, ONG, syndicats ont formulé soixante-six propositions pour « un pacte social et écologique ». Le Parti Socialiste s’est immédiatement associé à cette initiative. Il est évident que les « gilets jaunes » n’ayant pas réussi à s’organiser a minima, les corps intermédiaires existants ont un rôle important à jouer.

La question qui se pose est de savoir si le Chef de l’Etat a bien intégré la nécessité pour lui d’abandonner la condescendance, voire parfois le mépris à l’égard de ses interlocuteurs pour exercer ses fonctions dans un Etat démocratique et républicain.

Dialoguer ne signifie pas discourir. Or depuis qu’il s’est engagé dans cette série de réunions à travers la France, ce sont des discours, des justifications de choix politiques que l’on a entendus.

Permettre aux parlementaires, députés et sénateurs, de délibérer sur les « doléances » exprimées à l’occasion du grand débat serait le signe d’une volonté de s’inscrire dans une démarche respectueuse du bon fonctionnement de nos institutions.

Nous saurons rapidement si le Président de la République et son Gouvernement sont dans cet état d’esprit.