C’est
l’augmentation du prix des carburants proposée par le Gouvernement en décembre
dernier et soutenue par les députés macronistes qui a fait naître le plus grand
mouvement social que la France ait connu ces dernières années, la révolte des « gilets
jaunes ».
Devant
l’importance des manifestations, le Président de la République a décidé des
mesures financières, telle la pseudo-augmentation du SMIC. Il a aussi mis en œuvre
une tactique d’endormissement communément appelé « grand débat ».
Cette
procédure se terminera à la fin de cette semaine. Que se passera-t-il après ?
Toutes les supputations s’expriment. Une chose est sûre : la déception
sera présente.
En
effet, les déclarations du Chef de l’Etat, dès le début du mouvement, selon
lesquelles il entend poursuivre la politique qu’il a engagée depuis son
élection, augurent mal de la mise en œuvre de mesures de justice sociale. Or c’est
bien là que se trouvent les causes de la révolte populaire que nous
connaissons.
Il
est incontestable que l’on assiste à un essoufflement du mouvement des « gilets
jaune ». C’est manifestement ce que le pouvoir attendait. Pour autant, les
problèmes ne sont pas résolus.
La
semaine dernière, dix-neuf associations, ONG, syndicats ont formulé soixante-six
propositions pour « un pacte social et écologique ». Le Parti
Socialiste s’est immédiatement associé à cette initiative. Il est évident que
les « gilets jaunes » n’ayant pas réussi à s’organiser a minima, les
corps intermédiaires existants ont un rôle important à jouer.
La
question qui se pose est de savoir si le Chef de l’Etat a bien intégré la nécessité
pour lui d’abandonner la condescendance, voire parfois le mépris à l’égard de
ses interlocuteurs pour exercer ses fonctions dans un Etat démocratique et
républicain.
Dialoguer
ne signifie pas discourir. Or depuis qu’il s’est engagé dans cette série de
réunions à travers la France, ce sont des discours, des justifications de choix
politiques que l’on a entendus.
Permettre
aux parlementaires, députés et sénateurs, de délibérer sur les « doléances »
exprimées à l’occasion du grand débat serait le signe d’une volonté de s’inscrire
dans une démarche respectueuse du bon fonctionnement de nos institutions.
Nous
saurons rapidement si le Président de la République et son Gouvernement sont
dans cet état d’esprit.