J’entends bien les propos du Président de la République, au salon
de l’agriculture, sur l’Europe ou sur l’environnement. Ces propos peuvent
séduire sinon convaincre si on les prend au premier degré, en les déconnectant
de la réalité de l’exercice du pouvoir par l’actuel Chef de l’État.
J’entends bien les commentaires élogieux sur la « performance
marathonienne » du temps de présence de Monsieur MACRON à ce même salon de
l’agriculture. Pour faire quoi, pour dire quoi, pour décider quoi ?
En réalité il s’est agi d’occuper le terrain médiatique pour faire
oublier le reste.
J’observe bien les sondages publiés ces jours-ci qui font
apparaître une remontée de la cote de popularité de Jupiter. Malheureusement
pour la France et les Français, cela ne change en rien le contenu de la
politique libérale et antisociale du macronisme.
Cela ne change rien non plus dans la méthode de gouvernance de
l’Exécutif.
Ainsi, après que les partenaires sociaux, syndicats et patronat, ont
constaté leurs désaccords sur l’assurance-chômage, « sa Suffisance »
n’a pas pu s’empêcher d’ironiser sur ce qu’il considère comme une incapacité
pour les corps intermédiaires de régler les problèmes. Une fois n’est pas
coutume : je ne peux qu’approuver le président du MEDEF lorsqu’il dénonce
« la lâcheté de l’État qui fixe les règles et veut faire endosser les
décisions par d’autres ».
Laurent BERGER, secrétaire général de la CFDT a eu raison de
rappeler que « la démocratie sociale a prouvé son efficacité quand elle
n’est pas soumise à des lettres de cadrage impossibles ».
On retrouve cette méthode autoritaire, directive, du Président de
la République lorsqu’il se livre à ces longs monologues de plusieurs heures, à
l’occasion du grand débat. Les naïfs ont pu croire qu’ils allaient être
entendus. En réalité, comme pour les escargots, on laisse « dégorger »
les insatisfactions mais on maintient les axes d’une politique à l’origine du
mouvement social que la France traverse depuis plus de trois mois.
Le Premier Ministre n’est pas en reste : sa proposition de
« contreparties » aux aides sociales relayée hier soir par la
Ministre du Travail, a montré les limites de la volonté du gouvernement de
mener une politique de véritable solidarité.
Une nouvelle fois, la Droite est coutumière du fait, on fait des
boucs-émissaires des allocataires du RSA.
Le Gouvernement ferait mieux d’offrir à ces personnes des moyens de
réinsertion et de formation en adéquation avec les demandes d’emplois non
pourvues. Il y aurait aussi beaucoup à faire pour que les offres se rapprochent
le plus possible du nombre des demandes en suscitant et en favorisant des
créations d’emplois.
On le voit, il importe d’être vigilant et de ne pas se laisser
leurrer par des comportements en contradiction avec la réalité de l’action.