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jeudi 28 février 2019

Non au match-retour


Des observateurs, des commentateurs sûrement influencés par les sondages qui circulent, s’interrogent depuis quelques temps : les élections européennes du 26 mai prochain seront-elles le « match retour » MACRON - LE PEN, en faisant référence au 2ème tour de l’élection présidentielle de 2017 ?

Bien sûr que non et cette approche est dénuée de sens politique. Plusieurs raisons justifient qu’il ne s’agira pas d’un affrontement entre les marcheurs macronistes et les fascistes d’extrême-droite.

La première de ces raisons est qu’il n’y aura qu’un seul tour pour les élections européennes et un pluralisme de listes, donc de candidats. Certes, ce pluralisme ne rendra pas facile l’élection de députés européens se réclamant de telle ou telle famille politique française. Les sondages prédisent de nombreuses listes au-dessous du seuil des 5 % des suffrages nécessaires pour obtenir des élus.

On mesure immédiatement l’impérieuse nécessité de se rassembler avant, surtout pour la Gauche de gouvernement qui a du mal à se retrouver après son échec de 2017. Tout est encore possible.

La deuxième raison, c’est que le taux de participation des électeurs risque d’être faible malgré les enjeux de ces élections. En conséquence, les résultats obtenus par chacune des listes ne correspondra pas à la représentativité réelle des formations politiques.

La troisième raison découle du fait que le 26 mai, il s’agira d’abord de dire quelle Europe nous voulons pour notre avenir. Plusieurs conceptions s’opposent fondamentalement. C’est une raison suffisante pour expliquer à nos concitoyens ce qu’il convient de mettre en œuvre, au plan européen, pour que les populations des Etats membres de l’Union voient en l’Europe un espace de liberté, de développement économique et de protection sociale.

Les Socialistes portent cette vision de l’Europe. Elle est aux antipodes de l’approche populiste, nationaliste, sectaire de l’extrême-droite et de Madame LE PEN en particulier. Elle est tout autant différente de l’approche libérale des macronistes et notamment du Chef de l’Etat.

Ce dernier a tenté un moment d’accréditer l’idée que face au camp du populisme, il serait le représentant du progressisme. La réalité contredit radicalement cette approche.

Rappelons qu’en novembre dernier, le parti macroniste a participé au congrès de l’Alliance des libéraux et des démocrates (A.L.D.E.), à Madrid. « Nous assumons notre proximité avec l’A.L.D.E. » a alors déclaré sa représentante à ce congrès. On la comprend puisque l’un des députés européens siégeant au groupe A.L.D.E., Monsieur ARTHUIS, a rejoint le parti macroniste.

Aujourd’hui, les sondages font apparaître que 56 % des électeurs de droite et du centre sont favorables au Président de la République. C’est bien la preuve, s’il en était besoin, que la politique qu’il mène est une politique libérale.

On n’empêchera pas un nombre important d’électeurs de profiter de ce vote européen pour marquer leur hostilité au Chef de l’Etat. Il en a toujours été ainsi, même s’il faut le regretter car c’est d’abord à l’Europe qu’il faudrait penser.

On le voit, les élections européennes ne se résumeront pas à un duel MACRON – LE PEN. Dans le débat à venir, d’autres voix se feront entendre. Il faudra qu’elles se transforment en suffrages.