Des
observateurs, des commentateurs sûrement influencés par les sondages qui
circulent, s’interrogent depuis quelques temps : les élections européennes
du 26 mai prochain seront-elles le « match retour » MACRON - LE PEN,
en faisant référence au 2ème tour de l’élection présidentielle de
2017 ?
Bien
sûr que non et cette approche est dénuée de sens politique. Plusieurs raisons
justifient qu’il ne s’agira pas d’un affrontement entre les marcheurs
macronistes et les fascistes d’extrême-droite.
La
première de ces raisons est qu’il n’y aura qu’un seul tour pour les élections
européennes et un pluralisme de listes, donc de candidats. Certes, ce
pluralisme ne rendra pas facile l’élection de députés européens se réclamant de
telle ou telle famille politique française. Les sondages prédisent de
nombreuses listes au-dessous du seuil des 5 % des suffrages nécessaires pour
obtenir des élus.
On
mesure immédiatement l’impérieuse nécessité de se rassembler avant, surtout
pour la Gauche de gouvernement qui a du mal à se retrouver après son échec de
2017. Tout est encore possible.
La
deuxième raison, c’est que le taux de participation des électeurs risque d’être
faible malgré les enjeux de ces élections. En conséquence, les résultats
obtenus par chacune des listes ne correspondra pas à la représentativité réelle
des formations politiques.
La
troisième raison découle du fait que le 26 mai, il s’agira d’abord de dire
quelle Europe nous voulons pour notre avenir. Plusieurs conceptions s’opposent
fondamentalement. C’est une raison suffisante pour expliquer à nos concitoyens
ce qu’il convient de mettre en œuvre, au plan européen, pour que les
populations des Etats membres de l’Union voient en l’Europe un espace de
liberté, de développement économique et de protection sociale.
Les
Socialistes portent cette vision de l’Europe. Elle est aux antipodes de
l’approche populiste, nationaliste, sectaire de l’extrême-droite et de Madame
LE PEN en particulier. Elle est tout autant différente de l’approche libérale
des macronistes et notamment du Chef de l’Etat.
Ce
dernier a tenté un moment d’accréditer l’idée que face au camp du populisme, il
serait le représentant du progressisme. La réalité contredit radicalement cette
approche.
Rappelons
qu’en novembre dernier, le parti macroniste a participé au congrès de
l’Alliance des libéraux et des démocrates (A.L.D.E.), à Madrid. « Nous
assumons notre proximité avec l’A.L.D.E. » a alors déclaré sa
représentante à ce congrès. On la comprend puisque l’un des députés européens
siégeant au groupe A.L.D.E., Monsieur ARTHUIS, a rejoint le parti macroniste.
Aujourd’hui,
les sondages font apparaître que 56 % des électeurs de droite et du centre sont
favorables au Président de la République. C’est bien la preuve, s’il en était
besoin, que la politique qu’il mène est une politique libérale.
On
n’empêchera pas un nombre important d’électeurs de profiter de ce vote européen
pour marquer leur hostilité au Chef de l’Etat. Il en a toujours été ainsi, même
s’il faut le regretter car c’est d’abord à l’Europe qu’il faudrait penser.
On
le voit, les élections européennes ne se résumeront pas à un duel MACRON – LE
PEN. Dans le débat à venir, d’autres voix se feront entendre. Il faudra
qu’elles se transforment en suffrages.