Militant
socialiste, j’ai été particulièrement fier, mardi soir, que ce soit mon parti,
par la voix d’Olivier FAURE, son Premier Secrétaire qui ait été à l’origine de
ces grandes manifestations que la France a connues. Il s’agissait de dire non à
l’antisémitisme et au racisme.
Il
s’agissait aussi de démontrer qu’une importante partie du peuple, de toutes
origines, de toutes opinions, était capable de se rassembler pour crier son
indignation.
Il
s’agissait enfin de faire entendre aux responsables politiques français et
européens, l’attente de l’opinion.
Le
Président de la République a annoncé hier soir la préparation d’un texte législatif
afin de mieux lutter contre les propos racistes et antisémites diffusés par
internet.
Il
est en effet urgent que la loi soit précisée, et même durcie, pour condamner
les utilisateurs de ce moyen moderne de communication qui diffusent des
messages de haine et appellent à la violence. La législation sur la presse
nécessite une adaptation, avec, bien entendu, toutes les précautions
nécessaires pour garantir la liberté d’expression.
Monsieur
MACRON a également évoqué l’antisionisme, « une des faces modernes de l’antisémitisme ».
Cette double approche est fallacieuse et dangereuse.
Le
sionisme est d’abord une idéologie politique. Le condamner en tant que tel, c’est
restreindre la liberté d’expression dans une proportion qui n’est pas justifiée
par l’ordre public. Il est à l’origine de la création de l’Etat d’Israël en
1948, ce qui fut une bonne chose.
Mais
attention au risque des amalgames.
Je
désapprouve la politique du gouvernement israélien. Cela ne signifie pas que je
suis anti-israélien, et encore moins antisioniste.
Je
désapprouve ce que fait Monsieur TRUMP aux Etats-Unis, Monsieur POUTINE en
Russie ou Monsieur BOLSONARO au Brésil. Je refuse d’être catalogué comme
adversaire de ces pays.
Dans
l’hypothèse où cette théorie de confusion entre antisémitisme et antisionisme
se retrouverait dans un texte officiel, il importera de défendre avec
détermination le caractère fondamentalement différent de ces deux
dénominations.
En
France, c’est à la Justice qu’il appartient de condamner les auteurs de propos
et d’actes antisémites et racistes. Elle doit le faire avec célérité. La
procédure de flagrant délit le permet.
En
Europe, notre pays doit jouer un rôle moteur pour que les Gouvernements des Etats
membres affichent clairement des positions sans équivoque vis-à-vis de tous ces
mouvements populistes avec leurs déviances fascistes ou néonazistes qui
ressurgissent ici et là.
On
connaît la dénonciation de la « bête immonde » par Bertolt BRECHT.
Elle doit être la référence pour toutes celles et tous ceux qui sont attachés à
la démocratie et à la République.