Hier,
dans une tribune publiée dans un quotidien du matin, Le Figaro, 86 députés
demandent le rétablissement de la « taxe carbone » retirée du projet
de loi de finances dans les premiers temps du mouvement social des « gilets
jaunes ».
Ils
auraient raison s’il n’y avait pas un contexte politique que n’aurait pas dû
leur échapper. L’opposition, violente parfois, des citoyens des « ronds-points »
a amené le Gouvernement à supprimer, dès le 5 décembre, la hausse des taxes sur
les carburants. C’était une des causes de la colère exprimée.
Cela
a dû échapper à ces quelques irresponsables politiques, se réclamant pour la
plupart d’entre eux de soutenir l’Exécutif.
Certes,
il faudra, dans un avenir plus ou moins proche, se pencher sérieusement sur les
moyens à mettre en œuvre pour sauver la planète. La loi de transition
énergétique votée en août 2015 puis la loi sur la biodiversité d’août 2016 ont
permis des avancées concrètes. La contribution « climat énergie » a
bel et bien été introduite dans les taxes sur les énergies fossiles.
On
a oublié que le quinquennat de François HOLLANDE aura permis de définir des
objectifs et d’établir le consensus sur lesquels personne ne revient aujourd’hui.
L’inopportunité
de l’initiative est donc évidente. C’est la conséquence de l’inexpérience
observée chez la plupart des macronistes.
Un
fait politique semble encore plus grave à mes yeux. Après tout, je n’ai pas à
défendre le Gouvernement libéral et antisocial que nous avons. Je veux parler
de la signature de cette même tribune par quatre députés socialistes. Par ce
geste, ils contribuent à accréditer la thèse jupitérienne du « ni-ni ».
La
différence est pourtant désormais bien ressentie par l’opinion entre une
politique de droite, celle de la majorité actuelle, et une politique de Gauche,
soucieuse en permanence de justice sociale.
Je
l’ai dit : il y a urgence à mettre en œuvre des moyens de protection de
notre environnement. L’opposition de gauche a le devoir impératif d’avancer des
solutions afin de lutter contre la pollution ambiante. Cela n’aura de sens que
si des mesures sociales les accompagnent.
Plutôt
qu’une signature « mélangée », une proposition de loi socialiste
serait la bienvenue. Je veux croire que la direction du PS saura rappeler à l’ordre
ceux qui se sont égarés.