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lundi 11 février 2019

Ne pas oublier la réalité


Peut-on ignorer que la France vit à l’heure du « grand débat », conséquence d’un mouvement social dénommé « gilets jaunes » ? Non sûrement pas tant est imposante la couverture médiatique que cela suscite.

Les analyses et commentaires sur l’inadéquation flagrante entre cette vaste concertation nationale, créée pour endiguer un mouvement mal contrôlé et la pérennisation des manifestations, samedi après samedi depuis bientôt trois mois, sont, par contre, quasi-inexistants.

Peut-on ignorer les « one-man-show » de Monsieur MACRON, deux fois au moins par semaine ? Là encore, sûrement pas car, on le voudrait que nous serions vite rattrapés par la médiatisation outrancière de ces prétendues rencontres entre le Président de la République et les Français.

« Tout ce qui est exagéré est insignifiant » déclarait TALLEYRAND au début du XIXe siècle. Comme il avait raison. Jupiter en fait trop, même si cela trompe une partie de l’opinion au point d’améliorer légèrement son image.

Pourtant, la réalité ne devrait pas être occultée et nous faire apprécier à sa juste valeur la gouvernance du Chef de l’État.

Prenons « l’affaire BENALLA » qui, certes, est assez largement évoquée dans les médias. Cela va faire bientôt dix mois que les premières incartades de ce personnage sulfureux se sont produites. C’était le 1er mai 2018. Ce n’est que deux mois et demi plus tard que les Français l’ont appris et, depuis lors, silence radio de la part de Monsieur MACRON.

Il y aura bien eu, fin juillet, cette phrase provocante et sans conséquence juridique possible : « Qu’ils viennent me chercher ». On constatait là, une nouvelle fois, combien « sa suffisance » se considérait au-dessus des lois.

Aujourd’hui, tous les rebondissements que l’on connaît, usage d’un passeport diplomatique illégal, entremises douteuses avec des personnages sulfureux originaires d’Afrique ou de Russie, sont suffisants pour nous convaincre que nous sommes bien devant une « affaire d’État ».

La justice est saisie. Qu’elle mène ses investigations et prononce ses décisions en toute indépendance. Nous y serons attentifs.

Deux autres faits à l’origine desquels on retrouve la patte de l’Élysée et de son locataire me semblent devoir retenir l’attention. Je veux parler d’abord des velléités manifestées de « museler » la presse. Je ne développerai pas aujourd’hui ce qui constitue, selon moi, une grave remise en question de notre fonctionnement démocratique. Il faudra peut-être y revenir si les intentions se concrétisent.

J’évoquerai également cette décision du Conseil des Ministres de mercredi dernier. Le Chef de Cabinet du Président de la République, supérieur hiérarchique de Monsieur BENALLA, jusqu’alors titulaire du grade de sous-préfet a été nommé préfet, à 37 ans. C’est une situation particulièrement rare qui illustre l’existence du « fait du Prince », dans notre République.

Combien de temps cela va-t-il encore durer ?