Peut-on
ignorer que la France vit à l’heure du « grand débat », conséquence d’un
mouvement social dénommé « gilets jaunes » ? Non sûrement pas
tant est imposante la couverture médiatique que cela suscite.
Les
analyses et commentaires sur l’inadéquation flagrante entre cette vaste
concertation nationale, créée pour endiguer un mouvement mal contrôlé et la
pérennisation des manifestations, samedi après samedi depuis bientôt trois
mois, sont, par contre, quasi-inexistants.
Peut-on
ignorer les « one-man-show » de Monsieur MACRON, deux fois au moins
par semaine ? Là encore, sûrement pas car, on le voudrait que nous serions
vite rattrapés par la médiatisation outrancière de ces prétendues rencontres
entre le Président de la République et les Français.
« Tout
ce qui est exagéré est insignifiant » déclarait TALLEYRAND au début du
XIXe siècle. Comme il avait raison. Jupiter en fait trop, même si cela trompe
une partie de l’opinion au point d’améliorer légèrement son image.
Pourtant,
la réalité ne devrait pas être occultée et nous faire apprécier à sa juste
valeur la gouvernance du Chef de l’État.
Prenons
« l’affaire BENALLA » qui, certes, est assez largement évoquée dans les
médias. Cela va faire bientôt dix mois que les premières incartades de ce
personnage sulfureux se sont produites. C’était le 1er mai 2018. Ce
n’est que deux mois et demi plus tard que les Français l’ont appris et, depuis
lors, silence radio de la part de Monsieur MACRON.
Il
y aura bien eu, fin juillet, cette phrase provocante et sans conséquence
juridique possible : « Qu’ils viennent me chercher ». On
constatait là, une nouvelle fois, combien « sa suffisance » se
considérait au-dessus des lois.
Aujourd’hui,
tous les rebondissements que l’on connaît, usage d’un passeport diplomatique
illégal, entremises douteuses avec des personnages sulfureux originaires d’Afrique
ou de Russie, sont suffisants pour nous convaincre que nous sommes bien devant
une « affaire d’État ».
La
justice est saisie. Qu’elle mène ses investigations et prononce ses décisions
en toute indépendance. Nous y serons attentifs.
Deux
autres faits à l’origine desquels on retrouve la patte de l’Élysée et de son
locataire me semblent devoir retenir l’attention. Je veux parler d’abord des
velléités manifestées de « museler » la presse. Je ne développerai
pas aujourd’hui ce qui constitue, selon moi, une grave remise en question de
notre fonctionnement démocratique. Il faudra peut-être y revenir si les
intentions se concrétisent.
J’évoquerai
également cette décision du Conseil des Ministres de mercredi dernier. Le Chef
de Cabinet du Président de la République, supérieur hiérarchique de Monsieur
BENALLA, jusqu’alors titulaire du grade de sous-préfet a été nommé préfet, à 37
ans. C’est une situation particulièrement rare qui illustre l’existence du « fait
du Prince », dans notre République.
Combien
de temps cela va-t-il encore durer ?