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lundi 7 janvier 2019

La mission des élus


Le droit de manifester est constitutionnel. Le droit à la violence n’existe pas dans un État démocratique. Il y a des règles qu’il convient de respecter sauf à s’inscrire dans une démarche insurrectionnelle. A ce jour, rien ne justifie, en France, les comportements de ceux qui, se camouflant derrière un gilet jaune ou une cagoule, s’en prennent à des fonctionnaires de police ou de gendarmerie, à des élus, à des bâtiments publics.

Il est vrai que l’absence d’organisation du mouvement, engagé depuis bientôt deux mois, ne facilite pas la recherche du compromis indispensable en cas de divergences.

Certes, me dira-t-on, les blocages de circulation, la présence de milliers de personnes dans les rues de nos villes, chaque week-end depuis huit semaines témoignent d’une forme d’organisation. L’usage des réseaux sociaux qui facilitent généralement des expressions anonymes ne peut pas être considéré comme une forme satisfaisante de fonctionnement d’un mouvement.

Se réclamer de la Démocratie sous-entend la transparence dans le fonctionnement, l’identification des personnes engagées et la désignation de représentants capables de dialoguer. Ne pas respecter ces règles fondamentales, c’est prendre le risque de débordements incontrôlés et du pourrissement de la situation.

C’est ce que l’on observe chaque jour qui passe. Le nombre de participants diminue mais ce sont des personnes de plus en plus violentes qui se distinguent.  Les revendications ont évolué dangereusement : d’un refus de l’augmentation des taxes sur les carburants on est arrivé à demander le rétablissement de la peine de mort, la suppression du mariage pour tous ou le renvoi des étrangers.

Force est de constater que ce sont des thèmes portés par l’extrême-droite et une partie de la Droite qui s’expriment, ce qui n’est pas surprenant, tant ces thèmes marquent un nombre important de nos concitoyens.

Il est urgent de sortir de l’impasse dans laquelle le mouvement des « gilets jaunes » et l’attitude du Gouvernement et du Président de la République ont enfermé le débat.

Ce sont les élus qui doivent prendre des initiatives. Les maires, les conseillers départementaux et régionaux, les parlementaires ont la légitimité incontestable du suffrage universel. Rencontrer les acteurs du mouvement, les écouter, porter leurs revendications auprès des représentants de l’Exécutif doit être aujourd’hui leur mission première.

Je ne sais pas si cela correspond au « grand débat » proposé par Monsieur MACRON, l’avenir nous le dira.

C’est, je pense, la méthode la plus rationnelle à mettre en œuvre devant l’urgence du moment.