Les églises, les religions ont leurs règles qui leur appartiennent
en propre. Elles ont été fixées il y a bien longtemps pour la plupart. Elles
ont parfois été modifiées au fil des ans pour tenir compte des évolutions de la
Société.
Si ces règles obligent ceux qui se réclament d’une religion, elles
demeurent du domaine privé et ne peuvent avoir aucune emprise sur le
fonctionnement d’une société démocratique.
Aujourd’hui, et c’est surtout l’Église catholique qui est
concernée, la pédophilie semble se développer dans ces milieux.
En réalité, et malheureusement, ces actes abjects ne sont pas
nouveaux. Ils sont davantage connus parce que les langues se délient, parce que
l’information circule mieux. Leurs auteurs sont démasqués et font l’objet de
poursuites. La justice est saisie. La hiérarchie catholique, jusqu’au plus haut
niveau, le Pape, s’en émeut et prend, timidement, les mesures qui s’imposent à
l’interne.
Devant cette évolution, certains pensent qu’il convient d’engager
une procédure d’intervention parlementaire, sous la forme d’une commission
d’enquête. Pour faire quoi ?
Deux raisons au moins justifient que le Parlement Français ne
s’engage pas dans cette voie.
La première de ces raisons réside dans un de nos principes fondamentaux :
la Laïcité. Depuis 1905, la séparation des Églises et de l’État est une règle
intangible. Il n’appartient pas aux pouvoirs publics de s’immiscer dans la vie
interne d’un culte.
C’est pour cela que j’ai dénoncé, il y a quelques temps,
l’initiative du Gouvernement et du Président de la République de vouloir
organiser l’islam de France.
C’est aux catholiques qu’il appartient de fixer des règles qui ne
créeront pas les conditions entraînant des abus sexuels de la part de certains
officiants.
La seconde raison qui ne justifie pas une intervention
parlementaire est la conséquence de notre corpus de droit pénal. Les lois
interdisant ces comportements ignobles, sanctionnant leurs auteurs et
protégeant leurs victimes existent. Il n’est pas nécessaire ni de les modifier
ni de les compléter. Il suffit de les appliquer. De cela, la Justice s’en
charge.
Par contre, il convient sans doute, afin de lutter plus
efficacement contre ces actes intolérables, d’encourager les victimes à les
dénoncer, de les accompagner, psychologiquement notamment, dans leur démarche
et au cours de la procédure judiciaire qui s’en suivra.
Là, le Parlement peut jouer un rôle en votant les crédits
nécessaires afin que les agents de l’État qui interviendront, police, justice,
éducation nationale, soient mieux préparés à gérer les conséquences de ces
infamies.