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jeudi 27 septembre 2018

Défendre les libertés locales


Non content de mener une politique nationale de plus en plus contestée, l’Exécutif s’en prend aux collectivités territoriales.

Il est vrai que nous avons un Président de la République qui, en dehors des hautes sphères de l’État et de la banque Rothschild, n’a jamais eu de responsabilités dans une commune, un département ou une région. Il est incontestablement dans la culture de ces personnages pour qui les élus locaux sont forcément toujours des dépensiers, parfois des corrompus et, en général des contestataires des décisions du Gouvernement.

A partir d’une telle approche, il est impossible d’attendre du pouvoir central une prise en considération de l’action menée au quotidien en direction de nos concitoyens.

Il est vrai qu’historiquement les gouvernements se sont toujours méfiés des pouvoirs locaux. Il aura fallu la détermination de Pierre MAUROY et de Gaston DEFFERRE, son Ministre de l’Intérieur et…. de la Décentralisation pour que les collectivités territoriales remplissent leurs missions en pleine responsabilité. Les lois votées dans la première partie du premier septennat de François MITTERRAND ont donné aux élus locaux les moyens politiques d’agir. Malheureusement, les moyens financiers n’ont pas accompagné la liberté d’administration que leur confère la Constitution.

Aujourd’hui, la Décentralisation voulue par la Gauche, dès son arrivée au pouvoir en 1981, est remise en question. Par toute une série de mesures, financières notamment, le macronisme s’en prend aux élus locaux et à leur capacité d’agir.

A Marseille, hier, les responsables des différents niveaux d’administrations locales ont clairement dit qu’ils en avaient assez de ces décisions nationales qui traduisent concrètement l’orientation recentralisatrice de Monsieur MACRON. Ils ont lancé un appel pour les libertés locales. Ils sont soutenus dans cette démarche par le Président du Sénat.

Le Premier Ministre a décidé de s’exprimer, ce jeudi, à l’ouverture du Congrès de Régions de France, à Marseille. Il s’est livré à un grand numéro d’endormissement auquel, j’espère, les élus territoriaux ne se laisseront pas prendre. Il a même eu l’audace de citer Gaston DEFFERRE dans son discours de Juillet 1981 lançant le débat sur la décentralisation.

En faisant référence aux mandats locaux qu’il a exercés, et à une série de chiffres, Monsieur PHILIPPE a tenté de justifier l’action du Gouvernement en direction des collectivités territoriales.

Il faudrait « réparer le pays » a-t-il déclaré. Réparer de quoi ? De la politique menée durant le quinquennat de François HOLLANDE au cours duquel l’actuel Président de la République a occupé des responsabilités importantes ? Ou de celle conduite par Messieurs CHIRAC et SARKOZY et qu’il a soutenue en homme de droite qu’il était et qu’il demeure ?

Non, décidément, il n’y a rien à attendre de ce gouvernement.