Toute action politique doit, pour être comprise, acceptée ou
rejetée par l’opinion, s’appuyer sur une idéologie affichée.
Le Socialisme fait partie de ces idéologies qui animent nos
sociétés démocratiques. Le populisme, le conservatisme, le libéralisme en sont
d’autres et la liste n’est pas exhaustive.
Le macronisme en préconisant le « ni-ni » ou le
« et-et » n’est pas une référence idéologique. La conséquence en est
cette série de « couacs » constatés dans l’action gouvernementale et
présidentielle depuis, maintenant, plus de trois mois.
La déception va s’amplifier chez les 18.19 % des Français qui,
ayant voté pour Monsieur MACRON au 1er tour de l’élection de 2017,
ont cru que nous entrerions dans une ère nouvelle de la vie politique.
Ils constatent aujourd’hui qu’il n’en est rien. Ils prennent
conscience que l’hétérogénéité de la majorité parlementaire entraîne des
dislocations préjudiciables à l’organisation de la vie collective.
Évidemment, le dernier événement en date, la démission de Monsieur
COLLOMB, est dans tous les esprits et illustre parfaitement les conséquences
d’une absence de références idéologiques.
C’est l’opportunisme de certains qui les a amenés à s’engager en
« macronie ». L’opportunisme est souvent lié à la trahison de la
cause et de l’engagement initial. Or ce n’est pas sur l’opportunisme et sur la
trahison que peut se construire une politique cohérente.
Monsieur MACRON est un homme de droite. Certes il veut changer les
choses dans de nombreux domaines. L’ennui, c’est que ces changements se font
toujours au bénéfice des nantis.
Cela est aggravé par le fait que l’arrogance et la suffisance sont
devenues des méthodes de gouvernance. Les « selfies », parfois d’un
goût douteux, ne contribuent pas à corriger une politique.
La nomination du nouveau Ministre de l’Intérieur, et peut-être de
quelques autres, nous permettra de mesurer le degré d’évolution de l’action
présidentielle et gouvernementale. Il semble que l’on s’engage de plus en plus
dans le copinage comme en témoignent la nomination du Consul de France à Los
Angeles ou celle de la Rectrice de l’académie de Versailles.
Par ailleurs l’immixtion du Président de la République dans la
nomination d’un magistrat, en l’occurrence le procureur de la République de
Paris, souligne une dérive institutionnelle inquiétante.
Si le macronisme n’est pas une idéologie, il suscite trop souvent
des situations politiques très préoccupantes.