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lundi 26 février 2018

Attention au train...


Tout est réformable. Ne rien changer serait mettre la société en danger de sclérose, voire de disparition. L’adaptation à l’évolution de la collectivité est donc indispensable.

Cela dit, il y a l’art et la manière.

Les intentions prêtées pour l’heure au gouvernement concernant la SNCF sont très préoccupantes. La SNCF, ce sont bien entendu des trains et des rails. Ce sont aussi des personnes.

Elu d’une ville de cheminots pendant près de quarante ans, je connais bien ces hommes et ces femmes qui ont une très haute conscience de leur métier, celui de transporter dans les meilleures conditions leurs concitoyens. Ces conditions concernent la sécurité, le confort, la rapidité, l’exactitude, la qualité du service rendu.

Je ne connais pas un agent de la SNCF qui n’ait pas présent à l’esprit l’obligation de satisfaire toutes ces exigences. Il s’agit, avant tout, d’une mission de service public.

Le mot est dit, service public. Nous n’en sommes plus à l’époque des compagnies privées de chemin de fer, avant 1938, quand la priorité résidait d’abord dans le versement de dividendes aux actionnaires.

C’est le Gouvernement du Front Populaire du socialiste Léon BLUM qui a jeté les bases de ce qui allait devenir le fleuron des transports ferroviaires dans le monde.

Aujourd’hui, pour Monsieur MACRON, c’est une réforme de statut des cheminots qui va permettre de rééquilibrer le budget de la SNCF. De qui se moque-t-on ?

Cette approche découle par excellence de la méthode pratiquée depuis maintenant neuf mois : on souligne les privilèges d’une catégorie sociale pour amener le reste de la population à souhaiter des changements, lesquels n’apporteront aucun avantage à l’ensemble des Français.

Qui plus est, pour que le débat soit au maximum écourté et occulté, on recourt aux ordonnances. Certes, la Constitution prévoit cette procédure législative. Il n’empêche que cela contribue à diminuer significativement les responsabilités des parlementaires. De plus, l’avenir de la SNCF ne justifie en rien le passage en force.

Le véritable problème est celui de l’aménagement du territoire qui doit tenir compte des différences, parfois considérables, qui existent entre telle et telle région de notre pays.

Tous les Français doivent pouvoir être transportés dans les mêmes conditions. Cela passe par des investissements que seul l’Etat peut assurer.

Si le statut actuel des 150 000 cheminots nécessite forcément un toilettage, ce n’est pas sa seule réforme qui permettra d’améliorer la qualité du service rendu aux habitants de notre pays.