En
fin de semaine dernière, un sondage nous apprend que 54 % des Français pensent
que la démocratie fonctionne bien dans notre pays.
Les
ardents défenseurs de ce mode de fonctionnement collectif dont je suis,
devraient s’en réjouir. Cependant, l’analyse de toute affirmation nécessite
toujours une recherche des causes et des conséquences qui nous amène à
relativiser.
Prenons
par exemple la réponse à deux autres questions du sondage : 39 % seulement
de l’échantillon des 1002 personnes interrogées ont le sentiment qu’ils sont
mieux représentés à l’Assemblée Nationale, alors que 60 % du même panel
considèrent que le clivage gauche-droite est dépassé.
On
voit bien la contradiction entre ces deux réponses.
Qu’on
ne se méprenne pas sur mon propos : le Président de la République et la
majorité parlementaire qui le soutient ont été élus démocratiquement. Par
contre, il est nécessaire de placer les résultats de ce sondage dans le
contexte politique de ces dernières années.
La
crise économique qui frappe de nombreux pays dans le monde, et le nôtre en
particulier, a empêché les gouvernements successifs, au cours des quatre
décennies écoulées, de résoudre le problème du chômage qui n’a cessé de
progresser. Les mesures mises en œuvre pour y mettre fin, ou en tout cas, pour
l’enrayer, ont suscité davantage d’insatisfaction que d’espoir. On vient de le
constater à la fin du quinquennat de François HOLLANDE.
Ce
contexte économique a engendré des difficultés sociales parmi lesquelles
l’insécurité a trouvé un terrain de développement significatif.
Dans
le même temps, à travers le monde, la montée des fanatismes religieux, à
l’origine des actes terroristes qui ont frappé ici et là, a provoqué chez nos
concitoyens, une méfiance et même un rejet de « l’autre ».
Aussi,
lorsqu’un candidat à l’élection présidentielle française propose, comme
« mesure révolutionnaire » de n’être ni de gauche ni de droite et
qu’il est élu dans les conditions que l’on sait, les électrices et les
électeurs estiment avoir créé démocratiquement des conditions nouvelles pour
résoudre les problèmes de l’heure.
Cela
étant dit, il est évident que l’état d’esprit de nos concitoyens en regard de
la démocratie, à ce moment de notre histoire, doit être encouragé, cultivé,
développé. Ce n’est pas chose facile et ce n’est que si tous les acteurs de la
vie publique s’y engagent à fond qu’il perdurera.
Cela
concerne l’Ecole qui compte parmi ses missions celle de préparer les citoyens
libres de demain.
Cela
concerne les médias a qui revient la responsabilité de cultiver l’esprit
critique, cher à Voltaire, chez tous les lecteurs, auditeurs ou
téléspectateurs.
Cela
concerne enfin les responsables politiques, les élus dont l’objectif premier
doit être de faire vivre la Démocratie.
Il
n’est pas nécessaire de décréter un « nouveau monde » pour y
parvenir.