Le Parti Socialiste ne votera pas la confiance au gouvernement libéral que
dirige M. PHILIPPE. Ses dirigeants, en l’occurrence le Conseil National, ont
pris cette décision à la quasi-unanimité.
J’en suis
satisfait car il n’était pas imaginable de donner un chèque en blanc à un Premier
Ministre dont tout le parcours et les décisions politiques jusqu’à sa
nomination ont été la traduction d’un engagement à droite.
De plus,
le Parti Socialiste étant un parti de gauche, n’en déplaise à ses détracteurs
en son propre sein, il n’était pas possible de laisser à M. MELENCHON l’apanage
du progressisme alors que nous avons affaire à un anarchiste destructeur.
Comme je
le disais vendredi, il convient d’attendre le discours de politique générale du
Premier Ministre, le 4 juillet prochain, pour apprécier la manière dont les
députés socialistes marqueront leur opposition ou leurs réserves.
En
d’autres termes, il serait sans doute possible de voter contre la confiance ou
de s’abstenir. Je comprendrais même que certains députés, membres du Parti
Socialiste, réélus sans adversaires macronistes, qui n’auraient pas encore
compris l’orientation libérale du nouveau Président de la République, aillent
jusqu’à voter pour.
Je ne les
approuverai pas mais, dans la phase de transition que nous traversons
actuellement, avant que la reconstruction du Parti ne s’engage, la liberté de
vote me semble un bon moyen d’apaiser le climat interne au Parti Socialiste.
On prête
à M. MACRON l’intention de réunir les Parlementaires en Congrès, à Versailles,
pour s’adresser directement à eux.
Notre
Constitution permet cette procédure. Il n’empêche qu’elle n’est pas utilisée
habituellement. Cela constitue un pas de plus vers une présidentialisation du
régime, sans les contreparties qui devraient donner davantage de pourvoir et
d’indépendance aux Parlementaires.
Mais là
encore, il faut attendre et voir, même si les signes d’interférence entre le
Président de la République et la majorité des Députés qui se réclament de lui
se manifeste de plus en plus.
La
présidence jupitérienne comme M. MACRON l’a lui-même définie, la comparaison
avec Bonaparte, Premier Consul, tout cela ne peut qu’interpeler les
Républicains. Espérons qu’on n’en arrivera pas à les inquiéter.