Le 1er
tour des élections législatives a eu lieu. Ses résultats sont connus. Ils me
plongent dans une profonde déception compte tenu des résultats obtenus par mes
amis politiques et notamment dans cette 2ème circonscription du Nord
que j’ai représentée pendant 34 ans.
Je veux ici
dire combien je suis solidaire d’Audrey Linkenheld qui m’a succédé en 2012, qui a
parfaitement rempli sa mission parlementaire au cours de la législature écoulée
et qui a été malheureusement dépassée par un anarchiste insoumis et par une
macroniste repris de justice.
Les
résultats obtenus par les candidats socialistes sont certes préoccupants mais
ce qui l’est davantage encore, c’est le pourcentage inédit d’abstentionnistes.
Cela constitue un danger pour notre démocratie parlementaire. C’est un sujet
sur lequel la réflexion doit être engagée d’urgence et pour lequel des
propositions devront être formulées.
Il faudra
attendre le 2ème tour du scrutin pour analyser sereinement les
causes de cet échec. Cependant, on peut dire d’ores et déjà que l’opposition
permanente et systématique des députés frondeurs, encouragés par quelques
responsables, est à l’origine des problèmes rencontrés aujourd’hui.
Ils sont
bien mal venus ces candidats socialistes, anciens frondeurs qui, éliminés dès
le 1er tour, renvoient la responsabilité de leur échec vers
d’autres. Car, j’entends bien l’argument selon lequel c’est François Hollande
lui-même, par la politique qu’il a menée avec ses gouvernements, qui a
« contraint » ces opposants internes à jouer les mouches du coche et
les soi-disant aiguillons. Comprendront-ils un jour, ces fossoyeurs de la
Gauche, que toute politique doit tenir compte de la réalité économique et
sociale qui nous entoure et non pas d’une vision utopique de la société ?
Cependant,
si cette contestation cultivée pendant cinq ans a produit ce que nous
connaissons aujourd’hui, les origines remontent à un peu plus loin. La
désignation de François Hollande à la primaire de 2011 n’a jamais été acceptée
par quelques uns et quelques unes. De là est née une controverse plus ou moins
ouverte.
Une chose
est certaine : il faut bannir ce mode de désignation et laisser aux
militants socialistes, et à eux seuls, le soin de désigner leur candidat. Nous
aurons certainement l’occasion d’y revenir.
Enfin,
l’élimination d’un grand nombre de candidats socialistes qui ne pourront pas se
présenter au second tour ne signifie pas la fin du Socialisme ni la « mort
du PS » comme d’aucuns l’annoncent avec une certaine délectation.
N’oublions
pas que les partis politiques sont nécessaires à la Démocratie. Ils
permettent l’expression d’idées, de conceptions, de propositions différentes
parmi lesquelles le citoyen choisit.
Ainsi,
Monsieur Macron, qui incarne pour beaucoup une sorte d’ère nouvelle, a-t-il
créé d’abord son mouvement, « En marche », devenu, pour raisons
électorales, « la République en marche ».
Ce
vocabulaire qui se veut novateur ne permet pas de fixer une ligne politique
cohérente. Le libéralisme social semble en être la base. Il ne garantit pas
la disparition des injustices et des inégalités.
Quel que
soit leur nombre, les députés socialistes qui seront élus auront pour mission
première de défendre les acquis du quinquennat de François Hollande et de
proposer des mesures pour améliorer, davantage encore, notre vie collective.
Dans un
paysage politique bouleversé, il y a encore de beaux combats à mener.