Ce n’est
pas parce que les sondages annoncent un vote très majoritaire en faveur des
candidats macronistes qu’il ne faut pas réagir devant la situation créée par
plusieurs faits incontestables.
Le discours
selon lequel il faut donner une chance au nouveau Président de la République
est nul et non avenu.
A peine un
mois après sa prise de fonctions, Monsieur Macron montre sa volonté de remettre
en question quelques éléments fondamentaux de la société française.
Ainsi,
lorsque le gouvernement précise ses intentions quant aux modifications au code
du travail envisagées par le nouvel exécutif, il affiche clairement qu’il
entend répondre davantage aux doléances patronales qu’aux revendications des
salariés.
Les
documents qui circulent et qui sont révélés par la presse, même s’ils sont
récusés par la ministre, traduisent bien un état d’esprit qui règne au sein du
gouvernement.
Dans un
autre domaine, le ministre de l’Education Nationale s’est livré à un exercice
de démolition des deux aspects les plus importants de la politique de ses
prédécesseurs, Najat Valaud Belkacem et Vincent Peillon : la réforme du
collège et l’organisation des rythmes scolaires.
Un
processus était engagé dans ces deux domaines. Il y avait urgence si on voulait
que le système scolaire français soit enfin à la hauteur des besoins des
enfants et adolescents.
Sans même
imaginer une évaluation de ce qui a été mis en place, on en revient au
conservatisme et on commence le démantèlement de l’Ecole.
Douterait-on
de cette orientation réactionnaire qu’il suffirait de se référer à
l’approbation dithyrambique publiée ce jour dans le journal « Le
Figaro » dont on connaît la ligne éditoriale très largement à droite.
En
troisième lieu, on ne peut pas ne pas s’interroger sur la signification de cet
avant-projet de loi relatif à la sécurité intérieure. Il s’agirait d’instaurer
un état d’urgence permanent, le tout accompagné d’une organisation du
renseignement dépendant directement de l’Elysée.
N’y
aurait-il pas là un objectif non avoué d’appliquer l’article 16 de notre
Constitution qui donne les pleins pouvoirs au Président ? Il y va de nos
libertés individuelles et collectives.
Enfin, la
justice, dont on peut espérer qu’elle conservera l’indépendance réelle dont
elle a bénéficié au cours du quinquennat de François Hollande, cette justice a
commencé ses investigations sur les supposées malversations de députés
européens du Modem et même du principal responsable de ce parti, Monsieur
Bayrou, aujourd’hui Garde des Sceaux.
Certes, il
y a présomption d’innocence. Convenons cependant que les indices connus et
reconnus, les déclarations de plusieurs bénéficiaires du détournement de fonds
européens, tout cela justifierait quelques démissions au sein du gouvernement
et quelques retraits d’investitures du parti macroniste.
Je le
répète ces faits sont avérés. Je ne veux pas jouer les cassandres mais
simplement mettre en garde nos concitoyens au moment où ils vont exercer leur
droit de responsabilité.