J-6 titrent
certains journaux. Semaine décisive proclament d’autres. L’instant décisif, ce
sera le 7 mai à 20 heures quand les Français auront choisi le nouveau chef de
l’Etat. Alors, commencera une période, forcément nouvelle, avec un Président de
la République qui désignera un gouvernement. Un grand nombre de concitoyens
penseront que tous leurs problèmes personnels, tous ceux de la société dans
laquelle nous vivons seront alors résolus.
Il n’en
sera rien. Dans notre République, et je souhaite qu’elle perdure, dans notre
Démocratie, et j’espère qu’elle demeurera notre valeur fondamentale, dans notre
Etat de droit, il faudra des lois approuvées par la majorité parlementaire.
Sans
retirer de son importance à l’élection présidentielle, le véritable avenir de
notre République se jouera les 11 et 18 juin prochains quand les électeurs et
les électrices désigneront leurs députés.
On a
entendu beaucoup d’âneries au cours de cette campagne, à propos du nombre
d’élus nationaux, comme si diminuer le nombre de parlementaires résoudrait les
problèmes de nos institutions qu’il importe d’adapter à la société et au monde
contemporain.
Il est
évident que depuis l’élection du Président de la République au suffrage
universel, et cela depuis 1965, il existe une corrélation entre les deux
suffrages, présidentiel et législatif. Le Président élu s’emploiera à faire
élire une majorité qui sera favorable au projet qu’il aura développé et pour
lequel les Français l’auront élu.
Force donc
est de prendre en considération ce que nous annonce chacun des onze candidats.
Je ne
m’attarderai pas sur ceux qu’on appelle les « petits candidats » en
regard des sondages qui leur accordent moins de 5 % d’intentions de vote. La
plupart de leurs propositions sont irréalistes et surtout irréalisables. L’un
d’entre eux, Monsieur Poutou, déclare même qu’il ne veut pas être élu mais
utiliser les moyens de communication d’une campagne présidentielle pour
diffuser ses idées.
Cela pose
d’ailleurs le problème de ces candidatures qui contribuent à affaiblir le
fonctionnement démocratique de nos institutions.
Restent
donc cinq candidats représentatifs des sensibilités politiques existant en
France.
La
candidate d’extrême-droite est en train de montrer son vrai visage concernant
le racisme et l’immigration. Dangereuse !
Le candidat
de droite dont l’absence d’éthique n’est plus à démontrer nous annonce des
mesures qui nous feraient reculer de plusieurs décennies en matière de
protection sociale, notamment. Dangereux !
Monsieur
Mélenchon, malgré l’air patelin qu’il se donne désormais, s’apparente davantage
à l’extrême-gauche et n’ambitionne que la disparition du Parti Socialiste.
Dangereux !
Monsieur
Macron se prend pour le Général De Gaulle si j’en crois son dernier discours.
Il est vrai que certains voient en lui l’homme providentiel capable d’éviter le
pire au deuxième tour. Ce n’est pas une raison suffisante à mes yeux pour voter
pour lui.
Reste donc
Benoît Hamon dont je reconnais que les intentions de vote en sa faveur
diminuent régulièrement depuis sont entrée en campagne. Là encore, ce n’est pas
une raison suffisante pour ne pas lui permettre d’être présent au second tour.
Semaine
décisive ? Peut-être. Nous le saurons dimanche soir.