François
Hollande a eu raison de mettre en garde ceux de nos concitoyens qui se
laisseraient séduire par les propos « pseudo-révolutionnaires » en
réalité « hyper-démagogiques » du candidat Mélenchon.
Les
électeurs de gauche sont décontenancés. C’est un euphémisme. Ils l’ont été par
un quinquennat au cours duquel la politique menée ne répondait pas toujours à
leurs attentes. Mais qu’attendaient-ils qui put être raisonnablement
réalisé ? C’est une question sur laquelle, j’espère, les historiens se
pencheront en analysant les avancées positives de ce quinquennat et en
expliquant objectivement les causes des difficultés rencontrées par le
gouvernement.
Ils ont été
décontenancés par la décision lucide de François Hollande de ne pas être
candidat à sa succession. Et pourtant, de nombreux observateurs s’accordent
aujourd’hui pour dire qu’il eut été le seul capable de combattre les thèses
populistes de l’extrême-droite et de l’extrême-gauche dont celles portées par
le candidat Mélenchon.
Ils ont été
décontenancés quand, à l’issue de la primaire de la Gauche, les électeurs qui
se sont prononcés ont désigné un frondeur, représentant la position minoritaire
au sein du Parti Socialiste.
Ils sont,
aujourd’hui, décontenancés par le choix de certains responsables socialistes de
voter pour le « césar marcheur », autoproclamé candidat, et suscitant
un intérêt certain dans l’opinion.
Parce
qu’ils sont de gauche et qu’ils ne veulent ni de la Droite, ni de
l’extrême-droite, le « spectacle du tribun » les convainc davantage
que « le contenu du texte », comme l’a fort justement dit le Chef de
l’Etat. Ne restons pas « la tête dans le guidon » avec comme seul
objectif le vote du 23 avril prochain. Certes, il est d’une grande importance
car il conditionnera le choix du 2ème tour. Ce choix sera peut-être
facile. Il peut être difficile. Il faudra cependant s’y livrer.
S’ouvrira
alors une période, à mes yeux au moins aussi importante que celle que nous
traversons. L’impérieuse nécessité sera d’installer à l’Assemblée Nationale une
majorité parlementaire capable de soutenir un gouvernement de préférence
progressiste.
Il faudra
aussi que la Gauche se rassemble si elle ambitionne de gouverner.
Il faudra
enfin que la Parti
Socialiste , tirant toutes les leçons de ce qu’il aura connu
depuis 2008, année du congrès de Reims, s’organise pour jouer le rôle
déterminant qui fut le sien depuis plus d’un siècle.
Mais,
chaque chose en son temps.