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lundi 10 avril 2017

« La maison socialiste brûle-t-elle ? »

Telle était la question posée par un éditorialiste dans un quotidien national la semaine dernière.

Bien sûr qu’elle brûle. L’incendie s’est déclaré il y a cinq ans, quand des responsables du Parti Socialiste, candidat ou candidate à la primaire de novembre 2011 ont critiqué François Hollande dans sa démarche présidentielle.

Le discours du Bourget avait permis une sorte de « rémission » mais qui n’a pas duré.

Quelques mois plus tard, ce sont des ministres qui ont pris leurs distances avec la ligne du gouvernement, Montebourg en tête. Quelques temps après, ils démissionnaient.

Puis ce furent des députés, se sentant libérés par le comportement des ministres évoqué ci-dessus, qui ont organisé la fronde.

Celle qui fut menée contre Mazarin entre 1648 et 1652 s’est terminée par des arrestations et des condamnations à mort ou à l’exil. Notre République n’autorise pas une telle conclusion.

« L’incendie » a continué à se développer et a abouti à la décision de François Hollande de ne pas être candidat à sa succession et à la primaire catastrophique qui a conduit à la désignation d’un tenant de la ligne minoritaire du Parti, devenu frondeur après sa démission du gouvernement.

La décision d’un autre ministre de se mettre en marche pour la conquête du pouvoir a fait l’effet d’un accélérateur de feu. Les effets en sont accrus par ceux qui, membres du Parti Socialiste, ont décidé de souffler sur les braises en soutenant le marcheur plutôt que le candidat socialiste statutairement désigné.

Tous les ingrédients étaient donc réunis pour que l’incendie se développe et que la maison socialiste brûle.

Elle n’en sera pas détruite pour autant car, dans une démocratie, les partis ne meurent pas. Le Parti Socialiste qui, depuis 1905, a connu des périodes difficiles, mais aussi de réussite, est à un moment de son histoire où il lui faudra s’adapter au contexte créé par ce que nous connaissons depuis quelques temps.

L’heure n’est pas encore venue. Il convient de passer les rendez-vous démocratiques qui nous attendent dans les prochaines semaines. Dès le lendemain de l’élection présidentielle, la campagne législative commencera pour s’achever par l’élection des Députés les 11 et 18 juin prochains.

Pour mener cette campagne, le Parti Socialiste ne part pas de rien. Il a un bilan : celui de François Hollande et des gouvernements de son quinquennat.

Il a un projet qui tient compte de ce qui n’a pas été réussi depuis 2012, et qui amplifiera les éléments positifs des mesures qui ont marqué le changement.

C’est ce qu’il faudra dire et redire aux Français pour combattre la Droite qui n’a comme seul objectif que celui de revenir au libéralisme « sarkoziste » devenu « filloniste ». Il faudra battre l’extrême droite qui, en sus de ses thèses racistes et xénophobes placerait la France dans une situation impossible vis-à-vis de l’Europe du Monde.

Quant au « parti des marcheurs », j’attends d’en savoir plus sur les intentions de son leader. Il sera incapable de s’appuyer sur une majorité parlementaire aussi hétéroclite que celle qui le soutient aujourd’hui pour gouverner demain.

Même si la maison socialiste brûle aujourd’hui, l’incendie finira par s’éteindre. Il faudra alors réparer les dégâts produits. Elle a donc encore de belles heures devant elle.