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lundi 24 avril 2017

Et maintenant…

Pierre Mauroy était un visionnaire. C’est une qualité que lui reconnaissent beaucoup de ceux qui l’ont connu. Pour ce qui me concerne, j’ai appris de lui qu’un moment de l’action politique était forcément suivi d’un autre et qu’il fallait toujours imaginer le déroulement des événements à venir.

C’est un exercice auquel je me livre bien volontiers au lendemain du 1er tour de cette élection présidentielle.

Une élection, ça se gagne ou ça se perd. Il n’y a pas de demi-mesure. Les Socialistes ont perdu l’élection présidentielle de 2017. Il faut en tirer des conclusions immédiates.

Il ne sert à rien de revenir sur le passé, celui de ces dernières années, même si ce passé doit éclairer l’avenir. J’entends bien ceux qui nous disent : « Si ceci…, si cela… ». Avec des « si », on mettrait Paris en bouteille nous dit le proverbe.

Aujourd’hui, plus que jamais, il faut préparer l’avenir, celui du Parti Socialiste, celui de la Gauche, celui de la France et de l’Europe.

La première chose à faire est de tirer les leçons de cet échec : le Parti Socialiste et ses responsables n’ont pas été à la hauteur de la situation. En pareil cas, le premier de ces responsables, Jean-Christophe Cambadélis, devrait présenter sa démission en tant que Premier Secrétaire. Ce serait un acte ordinaire dans tout système démocratique. Benoît Hamon, premier concerné par l’échec devrait se mettre en retrait pour un temps.

La situation exceptionnelle ainsi créée doit entraîner la mise en place à la tête du Parti d’une direction collégiale rassemblant toutes les sensibilités du Parti Socialiste : la majorité issue du dernier congrès, la minorité à laquelle appartenait Benoît Hamon, les soutiens sans faille de François Hollande pendant son quinquennat, ceux qui ont choisi Macron dès le 1er tour. Cette direction pluraliste relèvera de l’autorité du Premier Ministre, Bernard Cazeneuve, chef du gouvernement et chef de la majorité sortante.

La première question à traiter qui relèvera de cette direction sera de définir une stratégie pour la bataille des législatives.

L’enjeu est de constituer une majorité gouvernementale ou, à défaut, une opposition parlementaire suffisamment représentative. Pour ce faire, la première donnée à retenir est arithmétique. Elle réside dans l’impossibilité d’être présent au second tour pour les candidats recueillant moins de 12,5 % des électeurs inscrits au 1er tour.

C’est dire l’importance de la recherche d’un accord préélectoral avec toutes les composantes de la Gauche qui ne voudront ni de la Droite ni de l’extrême-droite.

Cela doit être désormais l’objectif prioritaire des Socialistes.