Près de 52
% des Britanniques ont décidé de quitter l’Union Européenne. L’Histoire dira s’ils
ont eu raison ou tort. Pour ce qui me concerne, je considère qu’ils ont eu
tort, même si les positions du gouvernement britannique ont été souvent, ces
dernières années, insupportables.
Ils ont eu
tort pour la Grande-Bretagne elle-même. Cependant, ce sont les citoyens de ce
pays qui devront assumer les suites de leur décision.
Ils ont eu
tort pour l’Europe également car ils ont ainsi donné des arguments à tous les
adversaires de la construction européenne. Ces derniers vont y voir de bonnes
raisons pour remettre en question cette longue et patiente réalisation
entreprise au lendemain de la guerre.
Il s’agissait
alors pour les six pays fondateurs de garantir la paix en Europe. Cet objectif
a été incontestablement atteint. Malheureusement l’égoïsme de tel ou tel Etat
membre l’a trop souvent emporté. Il en est ressorti une paralysie de l’évolution
institutionnelle qui aurait permis une consolidation de la construction
européenne.
L’élargissement,
peut-être un peu trop rapide, de l’Union Européenne qui est passée de six Etats
membres à vingt huit aujourd’hui n’aura pas facilité la définition de
politiques communes.
Et maintenant ?
C’est
évidemment la question qui vient immédiatement à l’esprit.
Il revient
aux responsables politiques des Etats membres de mettre très rapidement en œuvre
les éléments permettant de sortir de l’impasse dans laquelle l’Union Européenne
s’est engagée déjà en refusant ce qu’on a appelé alors une constitution. C’était
en 2005 et malheureusement, la France a contribué à ce refus.
Si ce
dispositif avait été accepté, on aurait pu mettre en œuvre, à côté d’une
politique économique européenne, une politique sociale, une politique
étrangère, une politique de défense.
On ne fait
pas de la politique avec des regrets mais avec de la mémoire.
Désormais,
est gravée dans cette mémoire la décision du « out ». Elle oblige la France,
ses dirigeants, les 27 autres Etats membres à jeter les bases d’une nouvelle
Europe qui, comme le disait François Mitterrand est notre avenir.