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vendredi 24 juin 2016

« Out ! »

Près de 52 % des Britanniques ont décidé de quitter l’Union Européenne. L’Histoire dira s’ils ont eu raison ou tort. Pour ce qui me concerne, je considère qu’ils ont eu tort, même si les positions du gouvernement britannique ont été souvent, ces dernières années, insupportables.

Ils ont eu tort pour la Grande-Bretagne elle-même. Cependant, ce sont les citoyens de ce pays qui devront assumer les suites de leur décision.

Ils ont eu tort pour l’Europe également car ils ont ainsi donné des arguments à tous les adversaires de la construction européenne. Ces derniers vont y voir de bonnes raisons pour remettre en question cette longue et patiente réalisation entreprise au lendemain de la guerre.

Il s’agissait alors pour les six pays fondateurs de garantir la paix en Europe. Cet objectif a été incontestablement atteint. Malheureusement l’égoïsme de tel ou tel Etat membre l’a trop souvent emporté. Il en est ressorti une paralysie de l’évolution institutionnelle qui aurait permis une consolidation de la construction européenne.

L’élargissement, peut-être un peu trop rapide, de l’Union Européenne qui est passée de six Etats membres à vingt huit aujourd’hui n’aura pas facilité la définition de politiques communes.

Et maintenant ?

C’est évidemment la question qui vient immédiatement à l’esprit.

Il revient aux responsables politiques des Etats membres de mettre très rapidement en œuvre les éléments permettant de sortir de l’impasse dans laquelle l’Union Européenne s’est engagée déjà en refusant ce qu’on a appelé alors une constitution. C’était en 2005 et malheureusement, la France a contribué à ce refus.

Si ce dispositif avait été accepté, on aurait pu mettre en œuvre, à côté d’une politique économique européenne, une politique sociale, une politique étrangère, une politique de défense.

On ne fait pas de la politique avec des regrets mais avec de la mémoire.

Désormais, est gravée dans cette mémoire la décision du « out ». Elle oblige la France, ses dirigeants, les 27 autres Etats membres à jeter les bases d’une nouvelle Europe qui, comme le disait François Mitterrand est notre avenir.