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lundi 9 mai 2016

Le moment de décider

Les observateurs s’accordent pour reconnaître que cette semaine sera importante, sinon déterminante pour l’action du gouvernement.

Ce dernier porte aujourd’hui un texte de réforme de la législation du travail dont les effets permettront à la France d’être davantage compétitive dans les échanges européens et internationaux.

Certains ne l’ont pas compris, même dans les rangs de la Gauche. Ils s’emploient à paralyser le débat parlementaire qui devrait permettre l’adoption de la loi.

Que la droite, dans l’opposition et le patronat qui en est son « bras armé » dans les entreprises, soient hostiles au texte, cela se conçoit dans une démocratie. Je regrette cependant que nous soyons toujours, en France, dans une pratique d’affrontements au détriment du compromis.

Là où je reste toujours interrogatif c’est lorsque des organisations de gauche, des syndicats, des responsables socialistes se positionnent dans la même hostilité après que des concessions d’importance ont été faites par le gouvernement.

Une fois de plus, et cela risque malheureusement de se poser dans l’année à venir, la Gauche, dans sa diversité organisationnelle, témoigne de son incapacité à se rassembler. L’objectif est pourtant simple et évident : il faut maintenir la Droite dans l’opposition et ne pas lui donner la possibilité de redevenir majoritaire.

Pour l’heure, il s’agit de sortir de l’impasse dans laquelle certains voudraient voir s’enfermer le gouvernement. Des milliers d’amendements au projet de loi travail retardent indéfiniment le vote final. Pour avoir pratiqué cette technique parlementaire quand il m’est arrivé d’être dans l’opposition, je reconnais qu’elle n’est pas réellement efficace.

Le gouvernement mettra t-il en application l’article 49, alinéa 3 de la Constitution ? Cela lui permettrait de faire adopter son projet sauf à être censuré par une majorité de Députés. Y aurait-il à gauche des irresponsables prêts à mettre le gouvernement en difficulté majeure ? Je ne peux pas le croire.

Même si je n’ai jamais apprécié l’usage de ce 49.3 parce qu’il dessaisit les Députés de leur pouvoir législatif, c’est une disposition de notre Constitution. Cette dernière doit être prise dans sa globalité et on ne peut pas en rejeter un aspect particulier.

Des concessions ont été faites, depuis la rédaction initiale du projet, aux organisations professionnelles, aux jeunes et même aux députés socialistes qui exprimaient des réserves. Le temps est venu de décider.

« Il faut savoir terminer une grève » déclarait Maurice Thorrez, responsable communiste, en juin 1936. Cette formule peut parfaitement s’appliquer à un blocage parlementaire.

La Constitution le permet de façon démocratique.