Les observateurs
s’accordent pour reconnaître que cette semaine sera importante, sinon
déterminante pour l’action du gouvernement.
Ce dernier
porte aujourd’hui un texte de réforme de la législation du travail dont les
effets permettront à la France d’être davantage compétitive dans les échanges européens
et internationaux.
Certains ne
l’ont pas compris, même dans les rangs de la Gauche. Ils s’emploient
à paralyser le débat parlementaire qui devrait permettre l’adoption de la loi.
Que la
droite, dans l’opposition et le patronat qui en est son « bras armé »
dans les entreprises, soient hostiles au texte, cela se conçoit dans une
démocratie. Je regrette cependant que nous soyons toujours, en France, dans une
pratique d’affrontements au détriment du compromis.
Là où je
reste toujours interrogatif c’est lorsque des organisations de gauche, des
syndicats, des responsables socialistes se positionnent dans la même hostilité
après que des concessions d’importance ont été faites par le gouvernement.
Une fois de
plus, et cela risque malheureusement de se poser dans l’année à venir, la Gauche,
dans sa diversité organisationnelle, témoigne de son incapacité à se
rassembler. L’objectif est pourtant simple et évident : il faut maintenir
la Droite dans l’opposition et ne pas lui donner la possibilité de redevenir
majoritaire.
Pour l’heure,
il s’agit de sortir de l’impasse dans laquelle certains voudraient voir s’enfermer
le gouvernement. Des milliers d’amendements au projet de loi travail retardent
indéfiniment le vote final. Pour avoir pratiqué cette technique parlementaire
quand il m’est arrivé d’être dans l’opposition, je reconnais qu’elle n’est pas
réellement efficace.
Le gouvernement
mettra t-il en application l’article 49, alinéa 3 de la Constitution ? Cela
lui permettrait de faire adopter son projet sauf à être censuré par une
majorité de Députés. Y aurait-il à gauche des irresponsables prêts à mettre le
gouvernement en difficulté majeure ? Je ne peux pas le croire.
Même si je
n’ai jamais apprécié l’usage de ce 49.3 parce qu’il dessaisit les Députés de
leur pouvoir législatif, c’est une disposition de notre Constitution. Cette dernière
doit être prise dans sa globalité et on ne peut pas en rejeter un aspect
particulier.
Des concessions
ont été faites, depuis la rédaction initiale du projet, aux organisations
professionnelles, aux jeunes et même aux députés socialistes qui exprimaient
des réserves. Le temps est venu de décider.
« Il
faut savoir terminer une grève » déclarait Maurice Thorrez, responsable
communiste, en juin 1936. Cette formule peut parfaitement s’appliquer à un
blocage parlementaire.
La Constitution le permet
de façon démocratique.