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lundi 14 mars 2016

Démocratie et Populisme

La démocratie est assurément le régime politique qui garantit le mieux la volonté majoritaire des citoyens. Elle permet aussi d’apprécier l’état de l’opinion dans un pays ou dans un territoire. Ce n’est pas lorsqu’elle fait apparaître des dangers pour elle-même, à partir d’une orientation des électeurs, qu’il faudrait y mettre fin. Bien au contraire.

On assiste à un phénomène très préoccupant en Europe, et même ailleurs. Ainsi, aux Etats-Unis, les Primaires mettent en avant un candidat du Parti Républicain, Monsieur Trump, dont les déclarations donnent un caractère nauséabond à cette campagne présidentielle américaine.

Dans plusieurs pays de l’Union Européenne et, notamment, en Allemagne hier, les partis populistes, c'est-à-dire d’extrême-droite, obtiennent de plus en plus d’audience.

On aurait pu espérer que l’Allemagne ne soit pas affectée par ce phénomène. Pendant plusieurs décennies, le peuple allemand a montré qu’il avait tiré les leçons de son histoire dramatique de la période nazie.

En France, hier également, trois élections législatives partielles ont permis au Front National d’obtenir un nombre de voix important, trop important.

Il est temps, pour les responsables politiques, de gauche comme de droite, de prendre la véritable mesure du risque qui menace notre démocratie.

Le terrorisme, le chômage, la morosité sociale et la perte de confiance qui en découle sont autant de facteurs qui favorisent le travail de sape des fascistes contemporains qui constituent les mouvements populistes.

On connaît les causes du mal. Il faut donc s’y attaquer avec détermination. On ne peut pas dire que rien n’est fait. Bien au contraire. Cela ne semble pas suffisant si l’on se réfère aux résultats électoraux d’hier, en France et en Allemagne. Les observateurs nous livrent des explications très différentes selon les pays. Le résultat est cependant le même.

Alors que faire ?

J’attends des Etats membres de l’Union Européenne et de leurs responsables qu’ils réaffirment avec force les valeurs de référence de la construction européenne. Les nationalismes qui se manifestent ici et là n’ont pas leur place dans un ensemble créé pour les dépasser.

En France, j’attends de la Droite qu’elle cesse d’être ambigüe dans sa relation au Front National. Le « ni-ni » de Monsieur Sarkozy entretient cette ambiguïté. Puisqu’elle revendique d’être républicaine, elle se doit de participer plus activement qu’elle ne le fait à l’éradication des idées racistes et xénophobes portées par le Front National.

J’attends de la gauche, d’abord qu’elle se rassemble pour porter les réformes engagées qui permettront à notre pays d’être mieux à même de passer les moments difficiles que nous traversons. Elle a su se rassembler, au moment des élections régionales, en décembre dernier, pour faire barrage à l’extrême-droite.

Le risque devient cependant de plus en plus grand. N’attendons pas qu’il devienne réalité pour alors, et seulement alors, entrer en résistance.