La démocratie
est assurément le régime politique qui garantit le mieux la volonté majoritaire
des citoyens. Elle permet aussi d’apprécier l’état de l’opinion dans un pays ou
dans un territoire. Ce n’est pas lorsqu’elle fait apparaître des dangers pour
elle-même, à partir d’une orientation des électeurs, qu’il faudrait y mettre
fin. Bien au contraire.
On assiste
à un phénomène très préoccupant en Europe, et même ailleurs. Ainsi, aux Etats-Unis,
les Primaires mettent en avant un candidat du Parti Républicain, Monsieur
Trump, dont les déclarations donnent un caractère nauséabond à cette campagne
présidentielle américaine.
Dans plusieurs
pays de l’Union Européenne et, notamment, en Allemagne hier, les partis
populistes, c'est-à-dire d’extrême-droite, obtiennent de plus en plus d’audience.
On aurait
pu espérer que l’Allemagne ne soit pas affectée par ce phénomène. Pendant plusieurs
décennies, le peuple allemand a montré qu’il avait tiré les leçons de son
histoire dramatique de la période nazie.
En France,
hier également, trois élections législatives partielles ont permis au Front
National d’obtenir un nombre de voix important, trop important.
Il est
temps, pour les responsables politiques, de gauche comme de droite, de prendre
la véritable mesure du risque qui menace notre démocratie.
Le terrorisme,
le chômage, la morosité sociale et la perte de confiance qui en découle sont
autant de facteurs qui favorisent le travail de sape des fascistes
contemporains qui constituent les mouvements populistes.
On connaît
les causes du mal. Il faut donc s’y attaquer avec détermination. On ne peut pas
dire que rien n’est fait. Bien au contraire. Cela ne semble pas suffisant si l’on
se réfère aux résultats électoraux d’hier, en France et en Allemagne. Les observateurs
nous livrent des explications très différentes selon les pays. Le résultat est
cependant le même.
Alors que
faire ?
J’attends
des Etats membres de l’Union Européenne et de leurs responsables qu’ils
réaffirment avec force les valeurs de référence de la construction européenne. Les
nationalismes qui se manifestent ici et là n’ont pas leur place dans un
ensemble créé pour les dépasser.
En France,
j’attends de la Droite qu’elle cesse d’être ambigüe dans sa relation au Front
National. Le « ni-ni » de Monsieur Sarkozy entretient cette ambiguïté.
Puisqu’elle revendique d’être républicaine, elle se doit de participer plus
activement qu’elle ne le fait à l’éradication des idées racistes et xénophobes
portées par le Front National.
J’attends
de la gauche, d’abord qu’elle se rassemble pour porter les réformes engagées
qui permettront à notre pays d’être mieux à même de passer les moments
difficiles que nous traversons. Elle a su se rassembler, au moment des
élections régionales, en décembre dernier, pour faire barrage à l’extrême-droite.
Le risque
devient cependant de plus en plus grand. N’attendons pas qu’il devienne réalité
pour alors, et seulement alors, entrer en résistance.