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lundi 4 janvier 2016

Soyons déterminés

Beaucoup de sujets ont constitué l’actualité de la fin de l’année 2015. le Président de la République, à l’occasion de son discours télévisé du 31 décembre, les a évoqués. L’intention de l’Exécutif d’introduire dans notre droit, et même dans notre Constitution, la déchéance de nationalité, constitue le fait le plus marquant de cette actualité.

En France, on le sait, le droit du sol constitue une base fondamentale de la nationalité. Toute perspective de remise en question suscite forcément des réactions, provoque des réserves, voire des oppositions plus ou moins argumentées.

Une chose est sûre, aucun terroriste ne sera dissuadé de commettre ses crimes parce qu’il risque de perdre la nationalité française. Cela ne doit pas pour autant empêcher l’Etat de droit dans lequel nous sommes de prévoir une sanction lourde à l’encontre des terroristes criminels.

« Le débat doit avoir lieu » a déclaré François Hollande. Il est déjà engagé et il continuera, sans doute de plus en plus vivement, jusqu’au vote final du texte proposé par le Gouvernement.

Il appartient au Parlement, en tout cas à sa majorité, de fixer la nature et les conditions d’application de la sanction.

Il appartient au Gouvernement de s’en remettre au choix des représentants du peuple et non pas d’utiliser ce que permet la Constitution pour imposer un point de vue différent.

En évoquant cette hypothèse devant le Congrès, réuni à Versailles le 16 novembre dernier, François Hollande a voulu tenir compte de l’attente de l’opinion. Il ne s’y est pas trompé si on observe ce que disent les sondages aujourd’hui : les Français sont très majoritairement favorables à cette sanction.

Une démocratie représentative comme la nôtre a le mérite de permettre le recul par rapport aux réactions passionnées d’un moment donné. C’est dire l’importance de la période à venir pour faciliter la recherche de la réponse la mieux adaptée à la situation vécue et pour imaginer les conséquences de la décision qui sera prise.

C’est dire aussi que les déclarations intempestives, et qui se voudraient définitives, de la part de quelques responsables politiques, à gauche, n’apportent rien au débat.

En politique, comme dans beaucoup d’autres domaines, la précipitation ne doit pas être de mise. Par contre, la détermination et la volonté d’agir en constitue la base.

C’est ce que j’attends tant de l’Exécutif que du Parlement.