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vendredi 8 janvier 2016

Sécurité et Libertés

Ce que nous avons connu depuis plusieurs mois, les attentats terroristes notamment, a forcément renforcé le besoin de sécurité de nos concitoyens.

Le gouvernement, sous la férule de Manuel Valls, a montré sa détermination dans ce domaine faisant disparaître l’idée selon laquelle la Gauche serait laxiste alors que la Droite serait sécuritaire.

La Gauche, par volonté permanente de justice sociale, a toujours défendu la liberté, les libertés.

En 1789, les membres de l’Assemblée constituante voulaient protéger l’individu contre un gouvernement arbitraire.

L’engagement de Jean Jaurès ou de Léon Blum pour défendre la République et ses principes est bien connu.

En 1974, François Mitterrand proposait l’instauration d’une Charte des Libertés et des Droits des Français.

Aujourd’hui, le Premier Ministre nous annonce des mesures tendant à renforcer les moyens de la lutte antiterroriste après l’état d’urgence. Cela mérite un sérieux débat.

La situation que nous connaissons aujourd’hui et qui prolonge celle vécue tout au long de l’année 2015 ne justifie pas la précipitation dans un domaine aussi sensible que celui des libertés.

« Elles doivent être garanties. La lutte contre ceux qui veulent les attaquer ne saurait justifier de les amoindrir » a déclaré, hier le Président de la République devant les forces de sécurité.

Cette formule doit être la référence pour toutes celles et tous ceux dont je suis qui veulent que les Français se sentent en sécurité, mais qui veulent tout autant que la Liberté, individuelle et collective, demeure la règle fondamentale.

Certes, il faut aller vite. On ne peut pas prendre le risque d’exposer la population aux conséquences dramatiques d’actes criminels comme ceux de janvier ou de novembre derniers.

L’état d’urgence laisse un peu de temps pour, sereinement, apporter des réponses acceptables aux problèmes de fonctionnement de la justice et de la police.

Manuel Valls veut avoir recours aux ordonnances. Ce serait inacceptable car cette procédure, même si elle est prévue par notre Constitution, prive le Parlement de son pouvoir de contrôle de l’action du gouvernement.

Les terroristes fanatiques qui sèment l’horreur en France et dans plusieurs pays du monde, ont pour doctrine la suppression pure et simple de tout ce qui touche à la liberté.

Il ne faudrait pas leur donner raison en diminuant la valeur de ce qui a constitué depuis plus de deux siècles une référence mondialement reconnue : la France, pays des libertés.