La vie
politique est régulièrement ponctuée de prises de position intempestives autant
qu’irresponsables. La Gauche française est particulièrement active dans ce
domaine.
C’est une
nouvelle fois ce que l’ont peut constater, en ce début de semaine, à la lecture
ou à l’écoute d’une information selon laquelle il faudrait une primaire à
gauche avant l’élection présidentielle de 2017.
« Nous
refusons la passivité face à l’abstention » nous déclarent ces « intellectuels ».
Je la refuse également.
Ce n’est
pas pour autant que je pense qu’une primaire à gauche règlera les problèmes
posés aujourd’hui à la France.
La durée du
mandat présidentielle est désormais de cinq ans, depuis la révision
constitutionnelle de 2000.
J’y ai
toujours été favorable car, précédemment, le septennat représentait une trop
longue période de pouvoir sans contrôle pour une seule personne, compte tenu
des moyens constitutionnels dont jouit le Président de la République.
Mais il est
vrai que les cinq ans dont dispose le Chef de l’Etat, s’appuyant sur une
majorité de députés, sont rapidement écoulés avant que les réformes engagées
portent leurs fruits.
Le temps
législatif est plus long que le temps politique. On vote. On élit un candidat
qui a présenté un projet. On voudrait que tout soit réalisé dans les jours qui
suivent l’élection.
« Il
faut donner du temps au temps » disait François Mitterrand dont on
commémore le vingtième anniversaire de sa disparition.
Comme il
avait raison.
Qui plus
est, le contexte économique joue un rôle déterminant dans la réussite des
politiques engagées. Les élections de 2012 ont amené la Gauche et les
Socialistes au pouvoir. L’Etat de notre économie, dans une période de crise
internationale, était tel qu’il aura été impossible de mettre en œuvre plus
rapidement une politique sociale satisfaisante, notamment en matière d’emploi.
J’aimerais
que les signataires de cet appel à l’échec programmé aient l’honnêteté
intellectuelle de prendre en considération tous les paramètres de la
problématique.
Sinon, cela
signifierait que leur masochisme les pousse à préférer un président de droite
pour qu’ils puissent plus aisément et à l’envi, le critiquer.
« La
critique est facile mais l’art est difficile » nous enseigne un vieil
adage. Il vaudrait mieux pour la France que les auteurs de cet appel inopportun
consacrent leurs efforts et leur intelligence à donner aux Français des raisons
d’espérer.