2015
figurera parmi les années noires de la Gauche, comme ce fut le cas en 1993 où
nous n’étions plus que 55 députés socialistes ou en 2002 où Lionel Jospin était
éliminé au 1er tour des élections présidentielles.
Ce n’est
pas faire preuve d’optimisme exagéré que de considérer qu’en politique les
défaites sont suivies de succès et vice-versa. C’est la conséquence de la Démocratie. Il faut
en accepter ses conséquences, surtout lorsqu’elles sont particulièrement
mauvaises.
Ce n’est
pas la méthode « Coué » que de constater que, globalement, les forces
de gauche sont majoritaires et devancent tant la Droite que l’extrême-droite
pour ces élections régionales.
Parce qu’en
politique rien n’est jamais définitif, l’échec de la liste socialiste dans le
Nord-Pas de Calais-Picardie lors du 1er tour doit déclencher
immédiatement une volonté de reconquête même si, d’abord, le 2ème tour
de dimanche prochain doit servir à éliminer l’extrême-droite.
Il y avait
plusieurs moyens de parvenir à cet objectif.
Dans le
contexte marqué par les attentats terroristes du 13 novembre et la volonté d’union
nationale qui s’est manifestée, on aurait pu imaginer que cette volonté se déclinerait
dans quelques régions dont la
mienne. C ’était le sens de la déclaration de Pierre De
Saintignon, dès 20 heures, ce dimanche soir. Ses propos correspondaient tout à
fait à mon analyse.
Monsieur
Sarkozy en a décidé autrement, annonçant en début de soirée, alors que les
résultats n’étaient pas encore définitifs, qu’il n’y aurait ni union ni
désistement de la part de son parti.
Le leader
de la droite française a tout simplement démontré une nouvelle fois qu’il
privilégiait ses intérêts partisans plutôt que ceux des Français. Il a
également affiché sa préférence, celle de voir élire un exécutif d’extrême-droite
plutôt que de discuter avec la Gauche.
Devant une
attitude aussi fermée, les Socialistes ont pris leurs responsabilités et
Jean-Christophe Cambadélis a exprimé la décision du Parti Socialiste :
retirer purement et simplement les listes socialistes lorsque le risque d’élection
du Front National est évident.
Depuis la
confirmation du « ni-ni » par Monsieur Sarkozy, des voix s’élèvent à
droite pour exprimer leur désaccord avec cette position irresponsable. Seront-elles
entendues ? J’en doute car beaucoup, à droite, sont déjà dans le coup d’après,
l’élection présidentielle de 2017.
Il n’empêche
que, malgré la pression médiatique, on aurait pu se donner un peu de temps :
la journée suivant le vote pouvait être mise à profit pour analyser de façon
plus approfondie les résultats du premier tour.
Il est des
situations où il importe avant tout de donner du temps au temps.
Plus que
jamais, les leçons du passé doivent nous éclairer pour préparer l’avenir.
Aujourd’hui et pour la
semaine qui nous amènera au 2ème tour, l’élimination du Front
National est la règle absolue.