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lundi 7 décembre 2015

Eliminer le FN

2015 figurera parmi les années noires de la Gauche, comme ce fut le cas en 1993 où nous n’étions plus que 55 députés socialistes ou en 2002 où Lionel Jospin était éliminé au 1er tour des élections présidentielles.

Ce n’est pas faire preuve d’optimisme exagéré que de considérer qu’en politique les défaites sont suivies de succès et vice-versa. C’est la conséquence de la Démocratie. Il faut en accepter ses conséquences, surtout lorsqu’elles sont particulièrement mauvaises.

Ce n’est pas la méthode « Coué » que de constater que, globalement, les forces de gauche sont majoritaires et devancent tant la Droite que l’extrême-droite pour ces élections régionales.

Parce qu’en politique rien n’est jamais définitif, l’échec de la liste socialiste dans le Nord-Pas de Calais-Picardie lors du 1er tour doit déclencher immédiatement une volonté de reconquête même si, d’abord, le 2ème tour de dimanche prochain doit servir à éliminer l’extrême-droite.

Il y avait plusieurs moyens de parvenir à cet objectif.

Dans le contexte marqué par les attentats terroristes du 13 novembre et la volonté d’union nationale qui s’est manifestée, on aurait pu imaginer que cette volonté se déclinerait dans quelques régions dont la mienne. C’était le sens de la déclaration de Pierre De Saintignon, dès 20 heures, ce dimanche soir. Ses propos correspondaient tout à fait à mon analyse.

Monsieur Sarkozy en a décidé autrement, annonçant en début de soirée, alors que les résultats n’étaient pas encore définitifs, qu’il n’y aurait ni union ni désistement de la part de son parti.

Le leader de la droite française a tout simplement démontré une nouvelle fois qu’il privilégiait ses intérêts partisans plutôt que ceux des Français. Il a également affiché sa préférence, celle de voir élire un exécutif d’extrême-droite plutôt que de discuter avec la Gauche.

Devant une attitude aussi fermée, les Socialistes ont pris leurs responsabilités et Jean-Christophe Cambadélis a exprimé la décision du Parti Socialiste : retirer purement et simplement les listes socialistes lorsque le risque d’élection du Front National est évident.

Depuis la confirmation du « ni-ni » par Monsieur Sarkozy, des voix s’élèvent à droite pour exprimer leur désaccord avec cette position irresponsable. Seront-elles entendues ? J’en doute car beaucoup, à droite, sont déjà dans le coup d’après, l’élection présidentielle de 2017.

Il n’empêche que, malgré la pression médiatique, on aurait pu se donner un peu de temps : la journée suivant le vote pouvait être mise à profit pour analyser de façon plus approfondie les résultats du premier tour.

Il est des situations où il importe avant tout de donner du temps au temps.

Plus que jamais, les leçons du passé doivent nous éclairer pour préparer l’avenir.

Aujourd’hui et pour la semaine qui nous amènera au 2ème tour, l’élimination du Front National est la règle absolue.