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vendredi 6 novembre 2015

Un mauvais procès

Cette semaine aura connu, une fois de plus dirais-je, un mauvais procès intenté au gouvernement à partir de ce que les chroniqueurs ont appelé les « reculades » de l’exécutif.

Une fois de plus, les projecteurs ont été braqués sur un aspect de la vie politique française sans que l’on donne la véritable clé de lecture de l’évènement.

Le gouvernement propose, le Parlement dispose. C’est ainsi que fonctionnent nos institutions.

Le gouvernement a élaboré un « projet » de loi de finances pour l’année 2016, autrement dit, un « projet » de budget.

Je répète qu’il s’agit d’un projet et non du budget de la France qui lui, est voté par le Parlement.

L’Assemblée Nationale examine donc ce projet et les Députés, dont l’attention peut avoir été attirée par des citoyens sur tel ou tel aspect du texte, apportent des modifications au dispositif proposé.

C’est la procédure normale dans une Démocratie parlementaire. Il est vrai que la Constitution de la Vème République a donné des pouvoirs au gouvernement et que celui-ci parvient très souvent à imposer sa volonté.

Je l’ai toujours regretté et je me réjouis que les Députés aient décidé différemment du projet du gouvernement sur les 3 sujets qui ont fait l’actualité politique de ces derniers jours : la réforme de la Dotation aux collectivités, la suppression de la demi-part pour les personnes veuves, les aides au logement.

Plutôt que de parler de « reculade » du gouvernement, on devrait souligner le bon fonctionnement des institutions de la République. Ainsi, on servirait la Démocratie toujours menacée ou remise en question.

On déplore régulièrement le rejet du « politique », englobant derrière ce mot les élus, les partis, les syndicats, en un mot tout ce qui contribue à l’organisation d’un pays comme le nôtre.

La présentation de la situation de façon tendancieuse contribue malheureusement à ce désintérêt des citoyens pour ce qui touche cependant à leur vie collective.

On dit parfois des Français qu’ils sont de perpétuels insatisfaits. Je ne suis pas sûr que cela concerne seulement mes concitoyens.

La société de consommation dans laquelle nous vivons a créé une exigence de la part des individus, exigence qui trouve même sa place dans la vie politique.

Alors, que faire ?

J’attends personnellement davantage de pédagogie dans la présentation des faits.

La partialité est inhérente à la nature humaine. Lorsqu’elle contribue à la désinformation elle devient un fait politique que, seule, la déontologie peut en limiter les effets.