Cette semaine
aura connu, une fois de plus dirais-je, un mauvais procès intenté au
gouvernement à partir de ce que les chroniqueurs ont appelé les « reculades »
de l’exécutif.
Une fois de
plus, les projecteurs ont été braqués sur un aspect de la vie politique
française sans que l’on donne la véritable clé de lecture de l’évènement.
Le gouvernement
propose, le Parlement dispose. C’est ainsi que fonctionnent nos institutions.
Le gouvernement
a élaboré un « projet » de loi de finances pour l’année 2016,
autrement dit, un « projet » de budget.
Je répète
qu’il s’agit d’un projet et non du budget de la France qui lui, est voté par le
Parlement.
L’Assemblée
Nationale examine donc ce projet et les Députés, dont l’attention peut avoir
été attirée par des citoyens sur tel ou tel aspect du texte, apportent des
modifications au dispositif proposé.
C’est la
procédure normale dans une Démocratie parlementaire. Il est vrai que la
Constitution de la Vème
République a donné des pouvoirs au gouvernement et que
celui-ci parvient très souvent à imposer sa volonté.
Je l’ai
toujours regretté et je me réjouis que les Députés aient décidé différemment du
projet du gouvernement sur les 3 sujets qui ont fait l’actualité politique de
ces derniers jours : la réforme de la Dotation aux collectivités, la
suppression de la demi-part pour les personnes veuves, les aides au logement.
Plutôt que
de parler de « reculade » du gouvernement, on devrait souligner le
bon fonctionnement des institutions de la République. Ainsi ,
on servirait la Démocratie toujours menacée ou remise en question.
On déplore
régulièrement le rejet du « politique », englobant derrière ce mot
les élus, les partis, les syndicats, en un mot tout ce qui contribue à l’organisation
d’un pays comme le nôtre.
La présentation
de la situation de façon tendancieuse contribue malheureusement à ce désintérêt
des citoyens pour ce qui touche cependant à leur vie collective.
On dit
parfois des Français qu’ils sont de perpétuels insatisfaits. Je ne suis pas sûr
que cela concerne seulement mes concitoyens.
La société
de consommation dans laquelle nous vivons a créé une exigence de la part des
individus, exigence qui trouve même sa place dans la vie politique.
Alors, que
faire ?
J’attends
personnellement davantage de pédagogie dans la présentation des faits.
La partialité
est inhérente à la nature humaine. Lorsqu’elle contribue à la désinformation
elle devient un fait politique que, seule, la déontologie peut en limiter les
effets.